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Réveil Communiste

Quelques notes sur le débat en réaction à l’intervention d’Anicet Le Pors, 12 février 2010

5 Mars 2010 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Réseaux communistes

Une quinzaine de camarades s’était déplacé à l’Ageca en cette glaciale soirée du 12 février à l’invitation du réseau « Faire vivre et renforcer le PCF- Paris Nord Est et 93 ». Voici la trame de son exposé :

Intervention d'Anicet Le Pors à l'Ageca le 13 février 2010, à l'invitation du réseau FVR-PCF, Paris Nord Est et 93


Finalement le débat a porté assez peu sur la réforme des collectivités, dont Anicet Le Pors a montré la cohérence dans un projet de normalisation et de mise au pas de la France par le gouvernement, qui est entièrement argumenté et référencé par rapport à des modèles étrangers.  Il a préféré en questionner le sens en amont à travers le développement historique des notions de l’intérêt général et du service public, dévoilant nettement la volonté désordonnée mais nuisible du pouvoir actuel, en conformité avec les textes européens, d’en finir avec la conception française de l’État, dont il a fait remonter la genèse à la fin du Moyen Age. La Fance a une histoire particulière, une dimension nationale, un grand service public avec 6 millions de fonctionnaires bénéficiant d’un statut, ce qui est ressenti comme une anomalie à corriger au plus vite.


ALP qui avait participé à des tentatives de « refondation » avant de quitter le PCF en 1994 a marqué l’auditoire par sa position diamétralement opposée aux refondateurs actuels du PCF (Martelli, Lucien Sève) pour qui comme pour le socialiste révisionniste Bernstein avant 1914, « le but n’est rien, le mouvement est tout » et qui nient donc la nécessité du socialisme, et très éloignée aussi des positions économiques du parti inspirées par Paul Boccara, dont les propositions actuelles lui paraissent insuffisantes : un « pôle » financier public, ça n’a pas de contenu, ou plutôt si : la caisse des dépôts, c'est-à-dire ce qui est déjà public ! Dans le débat, il s’est positionné en faveur de nouvelles nationalisation, d’une « appropriation sociale », mais en tranchant avec le modèle de simple transfert de propriété sans changement de structure appliqué en 1982. Il a fait l’autocritique de l’action du gouvernement de l'Union de la gauche (1981 à 1984) comme mal coordonnée, principalement par la volonté présidentielle de ne pas appliquer réellement son programme. Il espère la reconstitution d’un programme communiste, à long terme, au XXI siècle qui pourrait être l’âge d’or du service public. Par contre il ne fonde aucun espoir du coté de la Chine qui lui parait un simple néocapitalisme.


A ce point là, il est apparu que des participants à ce débat avaient une autre idée de l’ « âge d’or » ! Un communisme plus chatoyant qu’un grand service public! D’une manière générale, ALP, grand serviteur de l’état, juriste, représente une culture politique distincte de celle de l’extrême gauche révolutionnaire qui est dans la perspective du dépérissement de l’État le plus rapide possible. Comme JJ Karman, à la recherche d’un communisme antiautoritaire dans la ligne de Rosa Luxembourg! Pierre Martin a opposé à Anicet Le Pors ses thèses passées quand il présentait l’état keynésien comme fournissant des « béquilles du capital ». Son exposé lui a paru celui d’un républicain, d’un socialiste jaurésien plus que d’’un marxiste, à quoi il a été répondu qu’il ne fallait pas opposer État et lutte des classes, mais que l’État, le champ du droit étaient aussi des terrains de la lutte des classes. Il semble pour Anicet le Pors que le droit ait été très sousestimé dans la culture politique communiste qui se borne à caractériser l’État comme « fondé de pouvoir de la bourgeoisie », et il s’appuie sur Gramsci, pour qui une classe ne peut devenir le dépositaire du pouvoir sans devenir le dépositaire de l’intérêt de la société toute entière. Ce faisant il rencontre un aspect des thèses de Losurdo sur la transition socialiste. Il a aussi montré un grand scepticisme sur les possibilités de renouveau restantes au sein du PCF. Il considère que la proposition d’une VIème république n’a pas de contenu et pense qu’un parti opposé à l’élection du président au suffrage universel devrait s’abstenir de présenter un candidat.


Un syndicaliste de la CGT a fait remarquer qu’en fait d’âge d’or il fallait aujourd’hui surtout se battre pour conserver les acquis dans un climat défavorable. Anicet la Pors a observé que la baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée, totalisant 160 milliards d'euros par an, suffit largement à combler et bien au-delà tous les déficits sociaux.

 

Idées pour une contre-offensive sur le terrain des valeurs :  refondation idéologique, réemploi du patrimoine républicain révolutionnaire, unité et indivisibilité de la république, intérêt général, récuser les expérimentations législatives. Le principe de subsidiarité peut être républicain (vieux débat Girondin Jacobin). La droite est d’une irrationalité profonde, il y a donc une perspective de réappropriation populaire et progressiste dans la ligne des Lumières. Porter le débat idéologique sur les institutions, avoir un minimum d’idées sur le service public et la propriété publique, tirer des leçons des nationalisations de 82.  Il y a eu un projet constitutionnel du PCF 89 abandonné depuis, pourquoi ?


Anicet Le Pors publiera un livre ce printemps sur ces questions.


Compte rendu GQ et PN, 16 février 2010

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S
<br /> compte redu très intéressent . j'apprécie  qu'ALP précise qu'il ne fallait pas opposer état et lutte de classe . car trop souvent certains se disant communistes , opposent l'un a l'autre . ce<br /> qui pour moi relève d'un idéalisme béat anarchisant . l'état étant le moyen dans le cadre du socialisme  de sa construction ,en phase avec le peuple . sam 82 . <br /> <br /> <br />
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