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Réveil Communiste

Pierre Laurent et l'ultimatum mélenchonien pour 2012

10 Juin 2010 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Élections

Front de gauche :
Pierre Laurent ne veut pas de l’« ultimatum » de Mélenchon

 

François Vignal

Le 09.06.2010 à 17:48
pierre laurent - AFP
Pierre Laurent, numéro deux du PCF, qui doit succéder à Marie-George Buffet lors d'un « congrès d'étape » des 18-20 juin prochain.
© AFP

Alors que Jean-Luc Mélenchon, leader du Parti de gauche, s’oppose à des primaires au Front de gauche pour 2012, le numéro deux du PCF Pierre Laurent, interrogé par Public Sénat avant la rencontre entre les deux hommes mercredi soir, estime que « personne ne va trancher qui sera candidat dans les deux semaines qui suivent ». Pour lui, « ce sont les militants qui font le Front de gauche, pas des leaders ». Pierre Laurent n’exclut pas « l’hypothèse » d’un candidat hors Parti de gauche et PC pour la présidentielle. Entretien.

Jean-Luc Mélenchon s’oppose à des primaires au sein du Front de gauche pour 2012. Comment réagissez-vous ?
Nous avons une réunion ce soir, avec Marie-George Buffet, Jean-Luc Mélenchon et Christian Picquet (Gauche unitaire) où nous allons aborder le problème posé. C’est la première rencontre depuis les régionales. On l’aborde dans un climat très constructif. Le mode de désignation d’un éventuel candidat commun fait partie des sujets. Nous proposerons un groupe de travail sur cette question ce soir. Les hypothèses sont sur la table. Mais on ne va pas régler ces questions par des déclarations dans la presse. Personne ne va trancher qui sera candidat dans les deux semaines qui suivent. Il y a des militants dans les différentes organisations et personne ne sera désigné sans l’avis de ces militants. Ce sont les militants qui font le Front de gauche. Ce ne sont pas des leaders. On va chercher à élargir le Front de gauche à des femmes et des hommes individuellement. On veut ouvrir une nouvelle phase du Front de gauche tournée vers 2012. Le Front n’aura de chance de se déployer que s’il a une construction militante et sociale plus large qu’aujourd’hui.

Selon quel timing pourra se faire la désignation d’un candidat pour la présidentielle ?
On propose d’avoir fini le processus au printemps 2011.

Jean-Luc Mélenchon estime que « c’est trop peu de temps pour faire campagne en profondeur »…
Ce n’est pas hors de propos. On sera peut-être les premiers à avoir désigné un candidat.

Qui pourrait le mieux représenter le Front de gauche ?
Il faut forcément une personnalité expérimentée. Il ne suffit pas de trouver le plus petit dénominateur commun. Il faut que le Parti communiste soit représenté par un candidat, qu’il soutienne un candidat. Il y a aura probablement différentes hypothèses à examiner. Si chacun procède par ultimatum on ne va pas y arriver.

Mais quelles peuvent être les personnes possibles ?
Jean-Luc Mélenchon est candidat. Ce n’est pas une découverte. Il y a aussi des parlementaires communistes, ceux qui ont conduit des listes aux régionales avec un score remarquable, en Auvergne (André Chassaigne, ndlr), Limousin (Christian Audouin, ndlr), ailleurs. D’autres élus lors des élections européennes. Puis il y a l’hypothèse d’une personnalité qui n’est ni issue du PCF ni du Parti de gauche, qui peut être examinée.

Et vous ?
Ce n’est pas l’hypothèse que je privilégie. Je vais prendre la direction du Parti communiste. J’ai été élu conseiller régional. J’ai déjà beaucoup de choses à faire.

Le PCF pourrait-il participer aux primaires ouvertes du PS ?
Ce n’est pas le choix que je défendrai dans le Parti communiste. Je défendrai le choix d’un candidat de rassemblement dans la démarche du Front de gauche. Mais je sais que des camarades poseront cette hypothèse. Mais il y a une dynamique prometteuse avec le Front de gauche. Je crois qu’il y a dans la gauche des débats très importants sur ce que devrait être son orientation.

Jean-Luc Mélenchon et Cécile Duflot n’apprécieraient pas une éventuelle candidature Strauss Kahn au PS. Et vous ?
On n’en est pas là. On va essayer de rassembler un maximum de gens. La gauche doit proposer un retour de l’âge régal de la retraite à 60 ans et les moyens de prendre cette retraite. J’ai entendu que Dominique Strauss-Kahn disait le contraire, puisqu’il n’y a pas de dogme pour lui. Je ne crois pas que ce doit être la position que doit défendre la gauche en 2012. Puis si la gauche revient en 2012, elle devra poser la question de la renégociation du traité européen. Il faudra une gauche courageuse sur cette question. Ou encore revenir sur la RGPP (révision générale des politiques publiques) et la réduction des emplois publics. On verra qui est prêt à gouverner autour de ces questions. D’ici là il y a du temps. On ne connaît pas avec certitude le nom des candidats. Ce qui compte, ce n’est pas le nom de la personne, mais les options qu’elle portera. Le problème de la présidentielle est de focaliser le débat sur un nom. 2012 doit d’abord se faire sur le projet.

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