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Réveil Communiste

Jean Louis Cailloux rend hommage à Pascal Borely

3 Décembre 2010 , Rédigé par Réveil Communiste

http://fr-fr.facebook.com/profile/pic.php?oid=AQB-ZntI-Fidg9Xl0x4U5VqQkfsykTBU5JjKsPDI07UqE2OAvRsTu8hbngk8jWRGvt8&size=normal&usedef=1Le lundi vers midi Gisèle m’appelle du CN, elle cherche Pascal qui a loupé un rendez-vous.

 

Je cherche à le joindre : échec. Le temps passe, l’inquiétude se fait jour, ce n’est pas son genre, d’autant que nous avons à causer,   Vendredi il m’avait dit être fatigué.

 

L‘après-midi, Je travaille avec Paule et Rodolphe sur un tract pour le marché.

Le téléphone sonne, c’est Gisèle, sa voie m’indique le pire, intuitivement je sais ce qu’elle va me dire,    Pascal est mort. Arnaud son fils, qu’elle a contacté, a trouvé son père décédé à son domicile.

Quelques mots, je raccroche et j’informe mes camarades,    Paule Rodolphe et moi sommes anéanties.

C’est que Pascal est un camarade qui compte beaucoup, plus qu’un camarade, un ami.

Je mets  presque Paule et Rodolphe à la porte, le calendrier est impitoyable, ils ont, malgrè ce sentiment de perte, à finaliser le conseil municipal du soir même.      

 

Seul je me remémore mes rapports avec Pascal.

 

Depuis des dizaines d'années nous nous côtoyons sur le plan syndical et politique, Les questions posées chez Dassault et à la Snecma, nous réunissaient sans cesse dans des batailles syndicales et politiques. Il était au CCE de Dassault  et moi au CCE de la snecma.

Il nous racontait, avec sa gouaille , bien connue et son verve très particulier,  les dernières bonnes histoires sur ses affrontement avec le PDG  qui tenta de le licencier à plusieurs reprises.

En mémoire l’action des communistes et de la CGT pour l’A200 bis CFM56, nous avons été jusqu’à bloquer les pistes à Orly  alors que le gouvernement et les directions ne se décidaient pas, ou encore la lutte pour l’indépendance nationale avec le Rafale et sa motorisation M88. 

Les luttes aussi contre les ouvertures de capital opéré par le gouvernement Jospin et donc dans une confrontation entre communiste avec le Ministre JC Gayssot que nous avions « enfin » rencontré dans une réunion houleuse le 11 juillet 2001.

Il attachait beaucoup d’importance aux délégations au salon du Bourget.  Je me souviens de sa rage à propos de ce salon en pleine période d’ouverture du capital de la Snecma en juin 2001, où nous avions organisé une délégation qui devait être conduite par Robert Hue, lequel n’est finalement pas venu évitant ainsi de contrarier le Ministre des transport par la déclaration contestant la privatisation.  

 

Le stand aéronautique à la fête de l'Huma était une invention commune avec les copains d'hispano. Année après année, Il en est était  la cheville ouvrière et accomplissait des prouesses pour obtenir du matériel d’exposition des entreprises aéro et la venue de haut cadres pour débattre avec nos syndicalistes.

 

Nous nous sommes personnellement bien sûr encore plus rapproché au moment de la fusion des sections Dassault et Suresnes proposée par Christian Fohano avec la FD.

 

Comme nous partagions l'idée et les actes concernant l'enjeu de l'organisation du Parti à l'entreprise, nous avions des scrupules a cette fusion, car nous taraudait l’idée que ce faisant,  l’entreprise Dassault  n’aurait plus l’attention nécessaire que l’on doit porter à l’intervention communiste dans les boites. Il n’est effectivement pas sûr que cela crée les bonnes conditions pour les communistes de chez Dassault  pour surmonter les transformations sociologiques de la boite et pérenniser des adhérents du PCF. ( départ des ateliers et en parallèle la transformation en quasi siège social, d’étude, de commerce).  

Pascal était extrémement soucieux du travail politique en direction des ingénieurs et  avait travaillé de longues années  avec René Leguen . Il se désolait de l’abandon de ce secteur d’activité du PCF.

 

Cet expérience  nous a conforté dans la conviction qu’il ne fallait plus aller dans ce sens pour les autres lieux de travail où le Pcf est organisé.   

 

Pascal était de toutes les luttes à Suresnes et nous étions devenus des amis.

Pascal était un responsable très précis sur la prise d’initiatives et le suivi.

Tout en disant les choses avec le sourire, il était très exigeant avec lui-même et avec les autres.

Combien de fois, l’ai-je entendu pester parce qu’un relâchement avait retardé une réunion ou une action.

 

Je me rappelle qu’aux débuts de nos relations suresnoises, j'ai eu à subir sa vindicte une fois parce que je n’étais pas parvenu à ce que tous les bureaux de vote soient pourvus d’assesseur titulaire et suppléants. Cela m’avait  semblé tellement injuste que j’explosais de colère et lui jetait les feuilles sur la table.  À la fin de la réunion, nous étions les meilleurs camarades  du monde. 

 

Tous les fronts de luttes que nous avons ouverts à Suresnes Saint Cloud  ont été réfléchis avec lui.

En face de la droite et en dépit de l’absurde tentative du PS, de marginalisation du PCF à l’occasion des municipales, nous avons, avec la direction de section, mis au point l’idée de la  liste "tous ensemble à gauche pour Suresnes", qui a enregistré un succès bien au-delà de nos espérances.

 

L’avenir du PCF le souciais, Il faisait appel à la raison pour argumenter vis à vis de camarades qui jugeaient les valises trop lourdes, le communisme repoussant et envisageaient sa disparition, sa « métamorphose » !.

Mais même dans la difficulté, il a été aussi dans les tout premiers communistes de Suresnes, l'artisan d'efforts réels d'actions avec l'élue communiste Jacqueline Fraysse et a été très meurtri de sa défection.

 

Néanmoins, il se refusait à avoir des réactions épidermiques de rejets, avec toujours en tête, la nécessité de préserver l’unité des communistes.

 

Formé dans les batailles politiques d’affrontement du père et du fils Dassault Il pouvait être dur et rugueux avec ses adversaires.

Je me souviens de  ces apostrophes vis-à-vis des gens de Droite qui viennent nous « chatouiller » sur les Marchés de Suresnes, son ton, la portée de sa voix et son ironie qui les destabilisaient et  conduisatient rapidement  à leur fuite.

Ce fut quelquefois le cas avec des membres du PS aux dernières municipales où  nous devions les affronter.

Sur les marchés il ne manquait jamais, avec son ami Christophe, lui aussi de Dassault  où il se sont cotoyé 40 ans, de regarder et commenter, sans aucune vulgarité bien sûr,  le passage des jeunes femmes. Nous avions là des moments de franches bonne humeur.    

 

Dans le département comme au CN, nous étions ensemble avec d'autres dans la bataille pour l'avenir et la transformation novatrices du PCF.

Il a subi dans ces batailles éminemment politiques, ce qu’il faut bien appeler un barrage en règle de l’état-major fédéral et national contre la proposition qu’il devienne membre du Conseil National. Ce qui a conduit à son élection sur une liste alternative construite avec des camarades pourtant bien en osmose avec le texte adopté très majoritairement par les communistes.

Ses interventions nombreuses y sont connues. Il y  fit un bon travail, dans le collectif entreprise dont il était un des animateurs, et celui plus spécifique concernant l’aéronautique.

Il annimait aussi la lettre électronique « Capital-Travail »

 

J'ai vécu sa fière détresse avec la perte de Dolorès.

Il affectionnait nous parler de ses enfants et petits enfants. A travers lui nous suivions Arnault qui milite a Gennevilliers, nous avions vécu les  succès sportifs de sa fille, nous suivions l’évolution de ses petits-enfants dont il se réjouissait  d’avoir la garde. J’imagine leur chagrin.

Pascal était un camarade joyeux et convivial, Avec Gisèle nous aimions l’inviter.

 

Pascal était Vendredi dernier au Conseil National et à la Commission « entreprises ». Il nous a laissé le texte de son intervention au CN, que je joins.

Il m'avait aussi donné son avis éclairé pour un texte, au sujet de la situation actuelle et des enjeux de 2012, texte que je vous adresserais ultérieurement, avant la réunion  des animateurs de section.

Pascal va me manquer terriblement comme à tous.

Un hommage lui sera rendu, vendredi 15h  lors de ses obsèques à Argenteuil.

 

Jean louis Cailloux

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