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Réveil Communiste

Jacques Sapir sur l'accord MEDEF-CFDT. Flexibilité et dévaluation interne : de dangereuses idées à la mode

20 Janvier 2013 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Economie

Envoyé par Joël Lopes :

17 janvier 2013
Par

Lors de la négociation sur la sécurisation de l'emploi entre syndicats et patronat, le 19 décembre, à Paris. | Albert Facelly pour "Le Monde"

 

On parle beaucoup du « coût du travail », et il est évident que la compétitivité de la France, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la zone Euro, s’est dégradée. Ceci a lancé un débat sur le coût du travail, et a abouti aux discussions sur l’accord signé entre le MEDEF et la CFDT vendredi 11 janvier (Accord de securisation de l’emploi). Le problème ici est que ce qui apparaît comme de bonne politique à l’échelle de l’entreprise (échelle microéconomique) peut s’avérer parfaitement désastreux à l’échelle de l’ensemble de l’économie (échelle macroéconomique). Ceci conduit à regarder de manière comparée les effets de la dévaluation interne (baisse des salaires) qui ne touche pas au niveau nominal mais espère provoquer par un effet d’entraînement une baisse réelle des prix, et la dévaluation externe qui modifie brutalement la totalité des prix nominaux mais sans toucher, du moins en apparence, au salaire réel.

I. L’impact des politiques de baisse du coût du travail

À tout seigneur, tout honneur.

Soit une entreprise dont la fonction de production dépend du travail et du capital :

Y = aKvLu

On postule que v+u <0, mais cette hypothèse, nécessaire pour un calcul de maximisation du profit, est souvent battue en brèche dans le monde industriel. On la retiendra néanmoins par simplification. Il faut ajouter que dans le cas où l’on se trouve en présence de rendements croissants (u+v>1), tous les résultats auxquels on abouti ci-dessous sont encore plus évidents.

Les coûts totaux C dépendent de la consommation en matières premières, en capital et en salaires et donc :

C = paA + pkI + Lw   où A représente la somme des consommations intermédiaires (et pa leur prix), I le capital à remplacer et pk le prix du capital, et w le montant du salaire horaire.

A est fonction de Y, A = bY (avec b<0)

I est une fonction de K, donc I = dK (d<0)

C = pabY + pkdK + Lw

Le profit R = pyY-C = py aKvLu – pab aKvLu – pkdK – Lw,   on en déduit que

R = aKvLu  (py-pab) – pkdK – Lw

 On suppose que le profit dans le pays (x) est plus faible que dans le reste du monde ce qui entraîne des délocalisations et/ou une baisse des investissements. Il faut donc pour accroître le profit, toutes choses égales par ailleurs, faire baisser w, ceci apparaît comme une « évidence ». C’est bien ce qui se dégage des discussions en cours depuis la fin de l’été et portant sur le « niveau des salaires ». Une autre manière de voire les choses est de considérer que si Y baisse, il faut alors faire diminuer la quantité de travail, ou L. Et là, tel est bien le sens de l’ « accord » conclu entre la CFDT et le MEDEF vendredi dernier1. Pourtant, ces « évidences » microéconomiques vont se heurter à un paradoxe au niveau macroéconomique. Dans le domaine macroéconomique, en effet, la somme des salaires ∑Lw détermine la dépense solvable interne Dint. Or on a, en matière de production, le fait que cette dernière sert la demande interne et la demande externe, donc : Dint + Dext = ∑Y soit le PIB du pays considéré. Si Dext est constant d’une période à l’autre, toute baisse des salaires (ou du niveau d’emploi) entraîne une baisse de Dint et donc de la production globale.

Nous avons séquentiellement :

T R(x) < R (reste du monde) donc baisse de w.
T+1 Baisse de w, mais L restant constant on a une baisse de Lw et : Dint T+1 < Dint  T
T+2 ∑Y (T+2) < ∑Y (T)

On constate qu’une politique « évidente » au niveau microéconomique ne l’est plus au niveau macroéconomique. En fait une baisse du salaire réel, ou une baisse de l’emploi, n’a des effets positifs que si elle améliore la compétitivité tant interne qu’externe et pas seulement les profits des entreprises.

II. Dévaluation interne et dévaluation externe

Supposons maintenant que le marché intérieur soit envahi par des produits importés (ce qui est le cas).  L’égalité demande = offre sur le marché intérieur s’écrit alors :

Dint = gpx∑Y(x) + hpx∑Y(rm) avec g+h=1

Mais, la production du reste du monde (rm) vendue dans le pays (x) passe en réalité par un taux de change. Il faudrait donc, toutes choses égales par ailleurs, que la baisse du salaire réel dans le pays (x) soit égale à celle d’une hypothétique baisse du taux de change, et que cette baisse du salaire réel fasse tache d’huile dans l’ensemble de l’économie, tirant alors les prix vers le bas2. C’est le principe de la dévaluation interne où l’on cherche à faire baisser le taux de change réel entre deux économies sans toucher au taux de change nominal. Dans ce cas de figure, on maintient le taux de change nominal constant, mais l’on fait baisser les salaires réels en espérant que l’effet de cette baisse sera équivalent à une dévaluation externe. Ceci s’avère en réalité très difficile3. En fait, on constate la permanence de l’illusion nominale, soit le fait que les agents réagissent bien plus à la valeur en monnaie de leur revenu qu’à cette même valeur exprimée en d’autres biens (valeur réelle)4.

Cependant, dans la réalité, la masse salariale interne ne finance pas que la demande interne mais elle sert aussi à financer les charges financières des ménages :

∑Lw = Charges financières + Dint

Donc, si les charges financières (emprunts des ménages, loyers, cotisations des retraites et aux mutuelles) sont fixes, la baisse de la masse salariale engendrée par la baisse du salaire horaire entraîne une baisse plus importante de la demande intérieure. Si l’on estime que 70% du revenu salarial est consommé (et donc 30% sert à couvrir les charges financières), une baisse des salaires de 20%, une fois couvertes les charges financières, ramène la consommation de 70% (niveau initial) à 50% (100*0,2 = 80 et 80-30=50), ce qui donne en réalité une baisse de 28,6% et non de 20% pour la consommation ou demande intérieure solvable. Admettons que la moitié de la demande intérieure soit satisfaite par des importations soit dans notre exemple g=h=0,5 (ce qui est à peu de choses près le cas français). Il faudrait, pour que la dévaluation interne n’ait pas de conséquences néfastes sur la production, que la part des importations passe de 35% de la masse salariale au départ (70% = 35% + 35%) à 15% une fois faite la dévaluation interne. Ceci implique une baisse de 57,1% (en effet si la demande intérieure calculée aux prix initiaux passe de 70 à 50, et si l’on veut maintenir la part de la production nationale qui était de 35, il faut que la part des importations passe à 50-35=15). La baisse des salaires ayant été fixée à 20% dans notre exemple, et en supposant qu’elle soit entièrement répercutée dans les prix des produits, cela reviendrait à postuler une élasticité-prix des productions importées de 57,1/20 = 2,85 !

Or, une dévaluation du taux de change (dévaluation externe), à la différence d’une baisse des salaires, affecte le niveau de TOUS les prix, y compris ceux des charges financières, par comparaison avec le reste du monde. La dévaluation externe ne concerne donc que les prix « absolus » et non les prix « relatifs ». C’est l’ensemble des prix (et le salaire est un prix) du pays (x) qui est baissés de 20% en cas de dévaluation externe de 20%. Les charges financières5 sont baissées autant que les revenus. C’est la principale raison pour laquelle une politique jouant sur le taux de change est très supérieure à une politique jouant sur les salaires6. En fait, la dévaluation interne n’est équivalente à la dévaluation externe que si et seulement si les charges financières (et autres charges incompressibles) sont nulles.

C’est pour cela que, dans la pratique, les dévaluations internes (une baisse de salaire) se traduisent par des chutes importantes de la demande interne et un choc important sur le niveau d’activité avec une forte montée du chômage. Les effets de la dévaluation interne sont par contre égaux à ceux de la dévaluation externe sur la demande extérieure. Encore faut-il que :

  1. La baisse des salaires n’affecte pas la productivité relative (productivité comparée à celle des concurrents). Or, une baisse du salaire qui est imposée peut avoir des effets de découragement sur la main d’œuvre. De plus, quand on est confronté à un recul de la demande, ceci peut entraîner une chute de l’investissement corrélative à la baisse des salaires, ce qui va détériorer rapidement les conditions de productivité7.
  2. La demande externe puisse se substituer de manière équivalente à la baisse de la demande interne.

La dévaluation externe, elle, suppose que les quantités importées soient élastiques à leur prix (une hausse du prix entraînant une baisse de la quantité plus que proportionnelle). Il faut donc que cette dévaluation améliore davantage le commerce extérieur en volume qu’elle ne fait monter le prix des importations8. Si l’élasticité-prix des importations est supérieure à 1, il y aura une montée de la production avec la dévaluation externe. De même, on suppose que la consommation de produits du pays (x) à l’exportation (la demande externe solvable) augmentera plus que les prix n’ont baissé avec la dévaluation externe. Remarquons qu’avec une élasticité de 1,4 (soit très inférieure aux 2,85 dans l’hypothèse d’une dévaluation interne) on aurait :

  • (i)    Pour la demande interne (fixée à 35% de la masse salariale) une contraction de la quantité de 1,4 mais une hausse des prix de 1,2, soit une baisse de 16,6% du montant total, et donc de 5,8% du montant de la masse salariale (la production interne passant de 35% à 40,8%). Calculé en PIB, cet accroissement est de 40,8/35, soit 16,6%. Si l’on estime que 50% du PIB sert la demande interne solvable, cela équivaut à 8,3% (ou 4,15% du PIB total).
  • (ii)  Pour la demande externe, si on estime que la moitié du PIB est exportée, on a alors 50% * (1,4/1,2), soit une augmentation de 8,3% du PIB exporté, ou 4,15% du PIB total.

Une dévaluation externe de 20% entraîne donc en théorie une hausse de 8,3% du PIB. En réalité, les choses ne sont pas aussi simples, car une telle hausse des volumes de production et par conséquent de l’emploi entraîne une hausse des salaires réels qui limite les effets de la dévaluation externe. De plus, les élasticités internes et externes ne sont pas symétriques. Rappelons pour mémoire que l’INSEE avait calculé en 2008 qu’une variation de 10% du niveau de l’Euro entraînait une variation de 1% du PIB de la France9. En fait, une dévaluation de 20% devrait entraîner une hausse immédiate d’environ 3% du PIB réel (et avec l’inflation induite, une hausse de 6% à 8% du PIB nominal). L’analyse des dévaluations de ces vingt dernières années montre que cette hausse se maintiendra tant que l’écart des prix, et du coût salarial réel, se maintiendra. La dévaluation externe se traduisant par une forte hausse des profits, et un changement dans les conditions de compétitivité du territoire, si les incitations à investir sont importantes (par exemple si les entreprises savent que le gouvernement a l’intention de maintenir l’écart entre les prix internes et les prix externes), cette dévaluation s’accompagnera d’une hausse de l’investissement et se traduira par des effets de gains de productivité importants. Dès lors, il devient possible de combler l’écart de compétitivité avec certains pays sans avoir à recourir à de nouvelles dévaluations.

III. Et maintenant, où va-t-on et que fait-on ?

On l’aura compris, il n’y a pas de solution possible dans une austérité « microéconomique » et dans une dévaluation interne. Telles sont pourtant les politiques qui ont été choisies en France, mais aussi en Europe. Leurs effets sont hélas très prévisibles.

  • (A)  L’emploi. L’emploi est la première des variables sur laquelle la politique économique actuelle aura des effets massifs. En 2012, l’UNEDIC déclare que le nombre des chômeurs indemnisés a augmenté de 322 000. Ce même organisme s’attend à une hausse de 179 000 pour 201310. Cette dernière estimation doit être comprise comme représentant la fourchette basse de l’accroissement du chômage. Cela supposerait que la hausse se stabilise autour de 15 000 par mois, et nous en sommes loin. L’OFCE estimait en septembre dernier que la hausse du chômage serait de 243 000 personnes en 2013, et que l’on atteindrait 11% de la population active à la fin de l’année11. En réalité, compte tenu du ralentissement extrêmement fort de la croissance en Allemagne, et de la dépression en cours dans des pays comme l’Espagne et l’Italie, un chiffre compris entre 240 000 et 300 000 est probable pour 2013. Ceci n’inclut pas, bien entendu, les effets des dernières décisions comme l’accord entre le MEDEF et la CFDT. Cet accord va en réalité détruire un peu plus d’emploi en France, contrairement à ce que prétend le Ministre du travail12. En fait, si les entreprises françaises veulent rétablir leurs marges et le taux d’autofinancement dans le cadre de l’Euro, elles ne pourront le faire qu’au prix d’un choc important sur les emplois. La hausse du chômage devrait alors continuer en 2014 et nous pourrions atteindre entre 12,5% et 13% de la population active au chômage, soit un total de 3,75 millions à 3,9 millions de chômeurs. L’inversion de la courbe du chômage promise par la Président de la République pour 2014 n’a aucune chance de survenir en l’état. On doit noter qu’il a déjà infléchi sa prévision car, à l’été 2012, il promettait cette inversion pour le second semestre 2013… Si, maintenant, de nouvelles mesures de baisse des revenus (salaires, prestations sociales) sont prises dans le cours de 2013, ce qui est probable dans la mesure où il sera impossible de tenir les objectifs de déficit et de dette publique proclamés par le gouvernement, le mouvement de hausse du chômage pourrait s’amplifier, et nous pourrions atteindre les 3,7 millions dès la fin de 2013 et les 4,2 millions (soit 14%) pour la fin de 2014.
  • (B)  La croissance. Le gouvernement persiste dans des prévisions de croissance pour 2013 qui sont parfaitement irréalistes. Il est clair que l’économie française ne fera pas 0,8% de croissance. Rappelons que cette prévision est le fruit de modèles économétriques qui utilisent un multiplicateur des dépenses publiques de 0,5 alors que toutes les études montrent que ce dernier est largement supérieur à 1 (il est de 1,7 en Espagne et de 2,2 en Italie). Autrement dit, la baisse des dépenses et les hausses d’impôts auront un effet bien plus délétère que ce qu’affectent de croire les économistes du parti socialiste. L’hypothèse la plus modérée est que nous soyons à 0,0% pour cette année. Mais, l’aggravation de la situation en Allemagne, la poursuite et l’approfondissement de la détérioration en Espagne et en Italie, les pressions concurrentielles renouvelées de pays comme le Japon, qui sont en train de dévaluer massivement leur monnaie (-7% en un mois) conduisent à abandonner le scénario « modéré ». La France est de plus confrontée à une faiblesse importante de l’investissement, à un mouvement de désendettement des ménages (qui traduit l’ampleur atteinte par les frais financiers dans les budgets) et il est clair que la hausse du chômage aura des répercussions sur l’évolution du salaire et du revenu réel, et ceci même sans inclure de nouvelles mesures autoritaires. Il est aujourd’hui bien plus probable que nous connaîtrons sans doute une récession de -0,5%. Ceci implique un écart de 1,3 points avec les prévisions gouvernementales, soit 26 milliards qui manqueront dans le PIB et 11,7 milliards qui manqueront pour les recettes fiscales.
  • (C) La crise de la zone Euro. La zone Euro a lancé une grande opération de marketing politique qui a impressionné, un temps, les marchés financiers. Mais, la réalité reste sombre.
  1.  
    1. La Banque Centrale Européenne a affirmé sa volonté d’intervenir de manière radicale. Elle dispose, en théorie, des capacités considérables de prêts aux Etats de la zone euro. Cependant, en réalité, aucun pays ne semble pressé de demander l’aide de l’Europe. Ainsi, l’Espagne, en dépit de ses besoins, tergiverse toujours. Par ailleurs, la BCE est limitée par la contrainte de stérilisation qui lui a été imposée par l’Allemagne. Cette contrainte signifie que pour tout euro engagé pour soutenir un pays, elle devra en retirer un du marché. Cela limitera sérieusement ses capacités réelles d’intervention. De plus, la BCE ne souhaite pas réduire de manière trop substantielle les taux d’intérêt des pays en difficulté. À la fin des fins, les conditions de financement restent très défavorables dans les pays périphériques
    2. Le marché des capitaux reste gelé dans la zone Euro, et nous sommes aujourd’hui en deçà de la situation de 1999 en matière d’unification du marché des dettes.
    3. L’Union Bancaire, qui est un nom pompeux pour une réalité plus prosaïque, recouvre à ce jour une supervision bancaire limitée. Seules 200 banques sont concernées. Ici encore, l’Allemagne a obtenu que ses banques régionales ne soient pas couvertes par ce système. Cette supervision unique doit être le fait de la BCE. Elle s’accompagne de la possibilité pour le Mécanisme Européen de Stabilité (ou MES) d’opérer une recapitalisation directe des banques en difficulté. Mais, ceci est de fait limité. Les risques ainsi assuré par le MES ne seront que ceux qui auront été pris à partir du début de 2014. Rien n’a été fait en réalité pour gérer la situation actuelle des banques qui reste très dégradée. La corrélation entre risque souverain et risque bancaire reste donc présente, alors que la solvabilité des banques continue à se dégrader dans de nombreux pays.
    4. Aucune mesure structurelle n’a été prise pour gérer la crise de compétitivité interne dans la zone Euro, crise qui est pourtant à l’origine de la crise d’endettement. Aucun mécanisme ne permet d’aider les pays en difficulté, par le financement d’investissements, à faire converger leur compétitivité vers celle de l’Allemagne. Le plan de relance de 120 milliards d’Euros, qui fut  décidé en juin 2012 et qui servit de prétexte au vote du TSCG,   ne comporte en réalité qu’une part réduite de dépenses nouvelles, consistant essentiellement en une augmentation de 10 milliards d’Euros du capital de la Banque Européenne d’Investissements pour que cette dernière puisse élargir sa capacité d’investissement. Les effets en sont microscopiques. Dans le même temps, la taille du budget de l’UE pour 2013 a été réduite et la  croissance de la zone euro reste négative (-0,5%).

On comprend pourquoi la Chancelière Allemande a déclaré dans ses vœux au Bundestag que la crise de la zone Euro était loin d’être finie et que l’année 2013 serait pire que l’année 2012 ! On mesure aussi mieux pourquoi, dans ces conditions, les différentes solutions qui sont aujourd’hui essayées, dans des “effets de mode” évidents, ne sont au mieux que cautère sur jambe de bois, et au pire auront des effets contre-productifs. L’économie française va mal, et elle ira encore plus mal en 2013 et en 2014. La seule mesure qui permettrait d’inverser cette tendance serait une sortie de la zone Euro et une dévaluation d’au moins 25%.

Citation

Jacques Sapir, “Flexibilité et dévaluation interne: de dangereuses idées à la mode”, billet publié sur le carnet Russeurope le 17/01/2013, URL: http://russeurope.hypotheses.org/738

 

  1. Article 18 et 19 du projet d’accord du vendredi 11 janvier 2013 titré : ACCORD NATIONAL INTERPROFESSIONNEL DU 11 JANVIER 2013 POUR UN NOUVEAU MODÈLE ÉCONOMIQUE ET SOCIAL  AU SERVICE DE LA COMPÉTITIVITÉ DES ENTREPRISES ET DE LA SÉCURISATION DE L’EMPLOI ET DES PARCOURS PROFESSIONNELS DES SALARIÉS []
  2. Ce qui suppose un ajustement hypothétiquement parfait des différents marchés. Manque de chance, les rigidités ici prédominent, en partie du fait des asymétries d’information, en partie du fait d’une instabilité intrinsèque des préférences individuelles. Sur le premier point, voir B.C. Greenwald et J.E. Stiglitz, “Toward a Theory of Rigidities” in American Economic Review, vol. 79, n°2, 1989, Papers and Proceedings, pp. 364-369. J.E. Stiglitz, “Toward a general Theory of Wage and Price Rigidities and Economic Fluctuations” in American Economic Review, vol. 79, n°2, 1989, Papers and Proceedings, pp. 75-80. Sur le second J. Sapir, Quelle économie pour le XXIe siècle ?, Odile Jacob, Paris, 2005, chapitre 1. []
  3. P. Artus, « Est-il possible de déprécier le taux de change réel sans déprécier le taux de change nominal ? Une question cruciale pour la zone euro », FLASH-Économie, NATIXIS, n°544, 22 août 2012 []
  4. G.A. Akerlof, W.T. Dickens et G.L. Perry, “The Macroeconomics of Low Inflation” in Brookings Papers on Economic Activity, n°1/1996, pp. 1-59 []
  5. En supposant, dans le cas de l’Euro, que ces charges aient été faites dans le cadre de contrats de droit français, ce qui implique que, quelle que soit la monnaie « unité de compte » que si l’on sort de l’Euro les contrats soient re-dénominés en Franc. C’est bien évidemment le cas de 98% de la dette des ménages, de 85% de la dette publique et de près de 90% de la dette des entreprises. []
  6. P. Artus, « Dévaluer en cas de besoin avait beaucoup d’avantages », FLASH-Économie, NATIXIS, n°365, 29 mai 2012. []
  7. P. Artus, « La baisse des salaires réels dans beaucoup de pays européens y accroît-elle l’offre de biens et services ou y réduit-elle la demande de biens et services ? », FLASH-Économie, NATIXIS, n°756, 5 novembre 2012. []
  8. Ce qui est bien le cas de la France, de la Grèce, du Portugal et de l’Irlande. P. Artus, « Quels pays seraient les gagnants d’un fort recul de l’euro ? », FLASH-Économie, NATIXIS, n°245, 1er avril 2011. []
  9. F. Cachia, “Les effets de l’appréciation de l’Euro sur l’économie française”, in Note de Synthèse de l’INSEE, INSEE, Paris, 20 juin 2008. []
  10. CAPITAL, « Le nombre de chômeurs va encore exploser cette année selon l’Unédic », Capital.fr, 14/01/2013 []
  11. CAPITAL, « Le chômage va battre tous les records l’an prochain en France, s’alarme l’OFCE », Capital.fr, 19/10/2012. []
  12. Déclaration de Michel Sapin, le samedi 12 janvier 2013 sur RTL. []

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