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Réveil Communiste

Assises du Communisme : « Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? » par Jean LEVY

20 Octobre 2013 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Réseaux communistes

Sur son blog

 

par Jean LEVY

  

Depuis notre rencontre de Géménos, le temps a passé.

Ce furent nos « retrouvailles », celles des communistes, toujours organisés au PCF ou qui l’ont quitté pour rejoindre divers groupes, ou qui, « dans la nature » sont sans affiliation quelconque.

 

Certes, nous avons alors tous ressenti la joie d’être enfin rassemblés pour agir en commun. D’où la déclaration, rédigée au nom des Assises, qui constitue le socle politique sur lequel repose notre volonté d’agir  concrètement pour les objectifs déterminés collectivement. Les nombreuses signatures recueillies au bas du texte confirment ainsi l’engagement des communistes qui ont fait leur cet appel.

 

Puis, nous nous sommes retrouvés à la Fête de l’Humanité, dans un stand commun, celui des Assises. Les débats, qui s’y sont déroulés, ont permis d’exprimer le sens du combat politique des communistes : la lutte des classes, la nation et l’internationalisme, repères essentiels de leur engagement.

 

Un mois après cet évènement, la question doit être posée :

« Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? »

 

La situation politique s’est encore aggravée. Notre peuple subit les assauts forcenés du grand capital, relayés au gouvernement par les politiciens « socialistes ». Usines qui ferment, chômage en hausse constante, pouvoir d’achat qui se réduit chaque jour, impôts et taxes agressant lourdement les ménages, alors que les profits capitalistes ne cessent d’exploser. Tels sont les  fruits  amers de la politique menée par Hollande et soutenue par l’ensemble du PS.

 

Aussi, de plus en plus nombreux sont les citoyens qui considèrent avec raison que François Hollande poursuit aujourd’hui la politique pratiquée hier par Nicolas Sarkozy.  Pour une partie grandissante de la population, le pouvoir « socialiste » n’est pas comme espéré lors des présidentielles,  « moins pire » que celui exercé par l’UMP.

 

Comment pourrait-il en être autrement ?

 

Le PS, tout comme l’UMP, officie selon le même bréviaire européen.
L’un et l’autre parti font de la « concurrence libre et non faussée » leur seul crédo, vouant à l’Europe, disons au « marché », une dévotion commune.   Tant à Bruxelles qu’à Paris, le parti « rose » comme le parti « bleu » sont au service de BusinessEurope et du Medef.  Ensemble, ils ont, depuis longtemps, mis à l’encan la notion de souveraineté populaire et le principe de l’indépendance nationale, pour se vautrer dans la collaboration la plus effrénée avec le grand capital.

 

Aussi, l’électorat tant du PS que celui de l’UMP se rétracte à chaque consultation. L’exemple de Brignoles, ce dimanche, confirme les scrutins

de l’Oise comme du Gard. Les citoyens désertent massivement les bureaux de vote. Ils se retirent de la politique puisque celle-ci s’identifie à un non-choix.

Pourtant, les scores grandissants du Front national font la Une des médias. Les pourcentages obtenus par ses candidats atteignent des sommets. La presse, les radios comme les chaines de télés crient « au loup ! » pour que le frisson de l’effroi parcoure l’échine des Français.

 

Cependant, un examen lucide des résultats chiffrés montre qu’à Brignoles, les bulletins FN sont pratiquement étales depuis des années…

Seuls, les pourcentages attribués au mouvement de Marine Le Pen augmentent mathématiquement du fait de l’effacement des autres partis.

Certes, cela veut dire que dans la débandade généralisée, les électeurs frontistes restent fidèles à leur choix.

 

Pourquoi ce fait politique ?

 

Parce que la classe qui nous dirige braque ses spots sur le FN, donnant à celui-ci le rôle de challenger unique à « l’UMPS ». Cette stratégie vise à n’offrir que le choix entre ce qu’ils appellent « le front républicain » et le « danger d’extrême-droite » représenté par le Front national. Ce jeu a déjà été pratiqué en avril 2002 pour faire élire Chirac contre Le Pen…par une majorité d’électeurs de gauche !

 

« Ils » veulent recommencer la manœuvre aujourd’hui pour sauver la classe politique déconsidérée, en faisant voter pour elle malgré tout, face à Marine Le Pen et à ses candidats,  comme la seule alternative possible, présentée  comme le danger qui menace la France.

 

En fait, le Front national est un leurre utile pour nos gouvernants d’hier et d’aujourd’hui, afin de permettre à ceux-ci de poursuivre et d’amplifier leur sinistre besogne, bien que déconsidérés par notre peuple.

 

Est-ce à dire que FN et l’influence qui est la sienne au sein des masses populaires ne constituent pas un réel danger ? Si, bien sûr.

Le phénomène Marine Le Pen, en apparaissant comme l’unique recours au pouvoir de l’Argent, personnifié par l’UMPS, détourne notre peuple de la nécessaire lutte pour sa libération sociale, inséparable de la libération nationale. Le leurre Marine Le Pen  fonctionne à plein. Car  celle-ci feint de se présenter comme une adversaire de l’Union européenne et de la politique décidée à Bruxelles. Et, de ce fait, elle fait illusion parmi les couches sociales victimes du capital.

Car, par une pirouette verbale, elle ne propose qu’une « sortie concertée » de l’Union européenne, c’est-à-dire l’accord préalable des autres partenaires européens pour faire acte de sécession.  Autrement dit, pas de sortie sans l’accord  des matons politiques qui nous gardent prisonniers au sein de la forteresse Europe, comme ils disaient, du temps du Troisième Reich.

D’autre part, le Front national partage avec les colocataires du « front républicain » l’adoration du Veau d’Or et du « marché libre et non faussé ». Et ses critiques sociales ne sont que condiments pour faire passer la sauce. Donc, à ranger parmi les ennemis de notre peuple, sans la moindre concession de notre part.

 

Dans cette situation, qui réclame la plus grande clarté, les dirigeants du PCF s’offrent en otage au sein du « front républicain ». Ils appellent les électeurs de Brignoles à voter pour le candidat du parti de Nicolas Sarkozy…pour « faire échec à l’extrême-droite », comme si l’UMP n’avait pas mené au pas de charge, à l’Elysée et à Matignon, une politique « d’extrême-droite »…Car enfin, les leaders de l’UMP ne s’en cachent pas : François Fillon ne vient-il pas de rendre public l’orientation qu’il préconise pour la France : aller plus vite et plus profondément dans le sens des « réformes »,  celles que préconisent Gattaz et le Médef, jugeant même que Sarkozy n’était pas allé assez loin, avec pour mesures emblématiques : la réduction drastique du « coût du travail » et l’abandon des 35 heures.

Ce qui ne semble pas gêner la direction du PCF, dont l’audience se réduit comme peau de chagrin, qui appelle à voter UMP à Brignoles !

 

Face à tous ces dangers, il faut réagir. Et vite.

 

Les communistes qui se reconnaissent dans les Assises, doivent intervenir dans le débat national. Il faut éclairer l’opinion, tracer de nouveaux chemins, ouvrir des perspectives.

 

A ces fins, un débat est nécessaire : une rencontre* des camarades réunis dans les Assises est devenue urgente pour faire entendre une voix réellement communiste.

 

Notre pays, notre peuple en ont un ardent besoin.

 

  • A Paris, si possible, pour des raisons d’efficacité.

 

Jean LEVY

Entre autres responsabilités,

 

animateur de « canempechepasnicolas » 

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