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Réveil Communiste

André Gerin : note de réflexion, de la crise financière à la construction d’une société nouvelle

1 Juillet 2010 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Positions

Cette note de réflexion est à l’opposé de la stratégie du Front de gauche, confirmée par le 35ème congrès du PCF, un congrès alibi.

La bataille que nous avons engagée depuis 10 ans a obligé les dirigeants du PCF à maintenir l’intitulé « Parti communiste français », ce qui constitue un événement inédit sur le plan européen. Malgré cela, avec la participation au Parti de gauche européen, Marie-George Buffet et son prédécesseur Robert Hue, ont introduit le ver dans le fruit pour le pourrir de l’intérieur et faire irrémédiablement du parti communiste, une coquille vide.

Devenu progressivement un parti institutionnel, avec ce dernier congrès, nous nous sommes encore éloignés des petites gens, de la classe ouvrière, du monde du travail. L’essence même du PCF, ses racines historiques, ses choix de classe engagés depuis le congrès de Tour en 1920, sont abandonnés systématiquement. Des abandons de symboles, de références, de nos idéaux du communisme, tout en laissant dépérir à tous les étages l’organisation du parti. Avec le rejet des cellules, on voit à quel point le militant de base est méprisé.

Aujourd’hui, la direction n’a pas la légitimité politique et populaire fondamentale pour que le Parti communiste français soit le parti du peuple de France.

Raison de plus pour continuer notre résistance face à l’effacement du Parti communiste français de la vie politique, pour rassembler tous les communistes de France afin de régénérer un Parti communiste de combat, un parti révolutionnaire dont le peuple a plus que jamais besoin.


 

De la crise financière

à la construction d’une société nouvelle

 

L’Europe vit sur un dogme à l’américaine depuis sa fondation et dont le plan Marshall de 1947 a été l’expression : la finance est source de tout enrichissement. Bien avant Marx, pourtant, des économistes avaient observé que seul le travail, parce qu’il produit plus qu’il ne coûte, est source d’enrichissement. Autant le travail est par nature productif, autant la finance est intrinsèquement spéculative. Le capital s’investit dans le but de s’accroitre. Il spécule sur l’enrichissement par le travail. Aujourd’hui, je dépense, demain, j’engrange les bénéfices.

 

Autant le capital industriel peut avoir conscience de ce qu’il doit au travail, autant le capital financier estime que le travail est une charge dont il faut réduire le coût. La dictature du moindre coût est bien l’expression la plus radicale de la domination financière sur l’économie au nom des critères de rentabilité et du dogme de la compétitivité. Mais cette dictature, oh ! combien bénéfique pour les profits s’avère désastreuse pour l’économie dite réelle : entendons celle qui concerne les peuples dans leurs modes de vie réels. Au risque de choquer, disons qu’il y a des profits féconds qui engendrent de la croissance et des profits parasites qui plombent tout ce qu’ils touchent : travailleurs, peuples, pays, nations, jusqu’au capital lui-même.

 

La « valeur ajoutée »

 

Le débat théorique sur le primat de la finance ou de l’industrie pour le développement économique est aussi vieux que le capitalisme lui-même. La finance, c’est la force de frappe. Elle matérialise la puissance de l’investissement. C’est elle qui met en œuvre – ou non – la force de travail, engendre l’exploitation capitaliste. Mais c’est le travail qui fournit la plus value que tout le monde désigne aujourd’hui sous le vocable pour une fois parlant de « valeur ajoutée ». Sans la finance, pas de production de masse. Mais sans le travail, les développements technologiques nécessaires à la production de masse n’existeraient pas. La finance, c’est la puissance. Le plus, c’est le travail qui le fournit. Le surtravail, cette partie du travail qui excède les stricts besoins de la reproduction de la force de travail, c’est bien la manne qui enrichit le capital.

 

Au XIXème siècle, la dialectique capital/travail a assuré un développement historiquement sans précédent des forces productives tandis que les luttes de classe ont permis d’obtenir une élévation des conditions de vie du peuple à une époque où sévissait encore une exploitation féroce des enfants. Le caractère spéculatif du capital s’est confronté sans cesse aux réalités de la production. Le capitalisme européen a conquis le leadership du développement. Au XXème siècle, son rival américain a pris le relai. Deux guerres et une révolution sur le vieux continent ont eu raison de son élan, sans pour autant entamer sa puissance.

 

L’Europe institutionnelle est née dans ce contexte, s’organisant autour d’une philosophie simple : privilégier l’exercice de sa puissance quitte à abandonner le terrain du développement de l’économie réelle pour servir la dictature de l’argent, en opposition frontale avec l’Union soviétique et les pays socialistes. Jouer la finance dans ce qu’elle a de plus radicale au détriment du travail dans ce qu’il a de plus créatif. Les efforts de reconstruction ont freiné la pleine mise en œuvre de cette philosophie. Mais on note que dès les années 1950, la communauté européenne eu charbon et de l’acier a engagé la liquidation... du charbon et de l’acier.

 

Tout était bon pour faire du fric

 

On peut dater au milieu des années 1970, avec, pour la France, l’arrivée de Giscard d’Estaing au pouvoir, puis celle de Mitterrand, la victoire des dirigeants politiques partisans de briser définitivement à l’échelle nationale le couple capital/travail. Le tiers monde, comme on disait encore à l’époque, fournissait un réservoir inépuisable, du moins le croyait-on, d’une main d'œuvre bon marché et nous vivions à l’ombre des innovations technologiques américaines et japonaises.

 

La classe politique, droite et gauche confondue, s’est résolue a accepter cet état de fait car, après tout, qu’importe si des financiers de haut vol accumulaient des fortunes indécentes dès lors qu’il y avait suffisamment à distribuer au bon peuple pour qu’il éprouve le bénéfique sentiment que son niveau de vie tenait le coup, malgré un chômage toujours plus massif suspendu sur le corps social, tel une épée de Damoclès.

 

Le capital financier libéré du travail productif a su rapidement trouver les dispositifs lui permettant de faire tourner à plein régime son moteur spéculatif. Les chimères les plus folles, les coups les plus bas, les montages les plus abracadabrants : tout était bon pour faire du fric et des profits à gogo. Et ça a marché en mutilant les bases industrielles, en organisant les délocalisations et en ramenant des millions d’individus à des conditions de vie moyenâgeuses.

 

Les plus puissants ont gagné en puissance, les plus riches ont démultiplié leur fortune. Mais le socle économique fondé sur l’industrie et le travail s’est peu à peu affaissé. Comme le fit très justement remarquer un ancien premier ministre socialiste, il y avait quelque chose d’absurde de demander des taux de profit à deux chiffres dans une économie réduite à une croissance à un tout petit chiffre. En se mondialisant, cette logique d’un capitalisme conquérant mais ravageur a du même coup mis en doute la crédibilité du capitalisme occidental.

 

L’argent qui fait de l’argent ? Trente ans de capitalisme financier ont montré à quel point le nombre de ceux qui peuvent en profiter est réduit. Tout ou presque a été marchandisé, depuis les valeurs les plus belles de l’humanisme, à travers une culture mercantilisée, en passant par le jeu, le sport, le divertissement, le sexe et en allant jusqu’à la drogue, les armes. Même le corps humain et sa santé sont devenus la proie des marchands. Pourtant, face à la prolifération insensée de produits bas de gamme, de gadgets inutiles, des millions de gens éprouvent de plus en plus ce sentiment angoissant de manquer de l’essentiel, un toit, une alimentation de qualité, une perspective d’avenir pour les enfants. Personne à présent n’ose véritablement contester que l’argent pour l’argent n’est que ruine pour les peuples. La société post industrielle des années Mitterrand n’était qu’une arnaque.

 

La crise de 2009, après celle de la bulle internet, a montré les premières lézardes du système. Des fortunes ne sont apparues être que du vent. Bien loin d’être gavée, la finance est apparue alors affamée. La spéculation s’enrichit de la dette. Dette des particuliers pour payer leur maison, dette des entreprises pour payer les fournisseurs et les salaires. Je te prête et si tu ne peux pas me rembourser, je te prends ton bien. Mais s’il n’y a plus personne pour acheter les maisons et que les entreprises finissent par tourner à perte, la crise n’est pas loin.

 

La « préhistoire de l’Humanité »

 

Et la crise est là. Nous venons de vivre la drôle de crise comme on a connu la drôle de guerre. Tous les ingrédients de la crise étaient réunis mais le système semblait tenir le coup. L’épisode grec vient de montrer que le cancer a franchi une nouvelle étape. La spéculation financière s’attaque désormais à la dette des états. Je te prête et si tu ne peux pas me rembourser je te prends... Quoi au juste ? Après la Grèce, au tour de l’Espagne, du Portugal, de l’Irlande... et de la France qui n’est pas moins endettée que les autres mais juste un peu plus grosse à avaler ?

 

A-t-on entendu dire que pour payer ses dettes, il faut travailler ? Il faut travailler pour créer de la richesse. Mais pour travailler, encore faudrait-il que l’argent s’investisse dans la production. On peut jeter toujours plus de salariés au chômage, indemniser de moins en moins les chômeurs, couper les budgets sociaux, tailler dans les retraites, ça ne donnera pas un euro pour rembourser quoi que ce soit. A quoi servirait d’augmenter les impôts de contribuables de moins en moins solvables ? Les Peuples et les Etats s’appauvrissent, les financiers se gavent... Jusqu’à la mort du petit cheval ?

 

Après tout on peut se demander où se trouve l’intérêt du capital ? Quel bénéfice peut-il tirer à détruire sans fin ? Le capitalisme n’est pas un produit de la raison. C’est un rapport social, un rapport de classe entre le capital et le travail. L’illusion est largement entretenue par l’intelligentsia que le capitalisme ayant connu son essor avec le siècle des Lumières, il en serait un pur produit, entaché seulement, ici ou là, par des comportements individuels excessifs ou délictueux. C’est peut-être le plus grand mérite de Marx d’avoir montré que le capitalisme ne résulte d’aucune pensée rationnelle mais bien d’un degré de développement de l’économie humaine, à un moment qu’il qualifie de préhistorique, « la préhistoire de l’humanité ».

 

Cette crise pose un véritable enjeu de civilisation. Elle est nécessaire au maintien à tout prix du capitalisme. Il faut purger jusqu’à la mort, comme en 1870, comme en 1914, comme en 1939, amputer des millions d’hommes et de femmes, détruire des forces de travail, des forces productives, comme on taille les arbres, dans l’espoir d’une nouvelle floraison. Mais dans le même temps grandit l’idée que l’humanité pourrait s’économiser ces destructions en prenant le contrôle de ses propres conditions d’existence. C’est ce que Marx appelait le socialisme. Que la première expérience historique ait échouée n’interdit pas de penser que la deuxième ou la suivante puisse réussir pour sortir de la préhistoire de l’humanité.

 

C’est bien en conscience de cette perspective que les capitalistes ont encouragé des Reagan, des Thatcher et aujourd’hui des Sarkozy à mettre en œuvre des politiques qui visent à tuer dans l'œuf l’espoir d’une autre société en opérant un indécent retournement des valeurs : au capital les vertus fondamentales ; aux acquis historiques des siècles précédents les tares, sources des crises. Et de vanter urbi et orbi les vertus planétaires du capitalisme ! Rappelons-nous les désastres qu’il a engendré en 1965 en Indonésie, en 1973 au Chili, etc.

 

La logique mortifère est en ordre de marche. La crise n’est pas seulement grave. Elle est sans issue financière. L’impérialisme stade suprême du capitalisme ! De fait, elle met la nécessité d’une révolution à l’ordre du jour. Non pas un remake de 1789 ou 1917. Il n’y a pas de réponse nostalgique à la crise, pas plus que la décroissance ne peut présenter une issue. Il faut vraiment manquer de tout sens humain pour affirmer que la seule voie pour les pauvres serait d’accepter de vivre plus pauvrement encore.

 

Vers une conception inédite

de la révolution

 

Pour imaginer la révolution de demain, il faut étudier de près ce qui se passe dans le monde, avec les pays émergents, après les émeutes de la faim, l’Amérique du sud, l’Inde et ce que font les Chinois. Mais la Chine n’est pas à la mesure de la France pas plus que son degré de développement n’est celui de l’Europe. Il faut également mettre en cause radicalement les institutions européennes organisées pour assurer l’hégémonie financière, au besoin contre les Etats. Pour notre pays, il faut certainement regarder du côté de la politique que menèrent de Gaulle et le président Pompidou à la fin des années 1960. Ce dernier s’évertuait de marier l’initiative privée avec une grande politique industrielle de l’Etat en donnant des moyens à de dernier, notamment avec le secteur public.

 

Car autant la révolution doit être puissante et combattive contre le système capitaliste à bout de souffle, autant elle doit être mesurée dans sa progression, pragmatique dans ses approches et rassembleuse de façon totalement inédite. L’idée d’une maîtrise publique de l’argent, la nationalisation du secteur bancaire et financier et, à terme, d’une maîtrise mondiale – les chinois proposent la création d’une monnaie unique indépendante des Etats pour les échanges internationaux – n’apparaît plus relever de l’utopie révolutionnaire mais bel et bien d’une réponse plausible aux dérèglements économiques mondiaux. Ce qui fait défaut, aujourd’hui, ce ne sont pas les idées mais la volonté politique : en un mot un puissant mouvement populaire porteur d’une réponse de civilisation. L’humanité n’est pas condamnée à la dictature des marchés et au dogme de la concurrence « libre et non faussée ».

 

Assez curieusement, il est plus facile aujourd’hui de défendre l’idée qu’il faut disposer d’un grand pôle public bancaire et financier pour avoir une maîtrise politique et démocratique de l’investissement, que d’affirmer la nécessité de déconstruire l’Europe pour redonner l’initiative à notre pays. Le référendum de 2005 et le NON à la constitution européenne restera une date dans l’histoire du long cheminement du peuple pour se réapproprier son destin. On ne le dira jamais assez : aujourd’hui la souveraineté populaire est violée, après la mise en place du marché unique, du traité de Maastricht et du traité de Lisbonne. Tout est fait pour confisquer le pouvoir des peuples.

 

L’Europe fait rêver. Elle symbolise la paix retrouvée. Elle incarne l’idéal de Victor Hugo. Elle se donne des allures de puissance avec son étendue géographique, sa population et sa force économique. Elle se prétend solidaire et symbole d’humanité. Mais au fond chacun sait bien que la loi du chacun pour soi prévaut toujours. Quant à parler d’Europe sociale, c’est renvoyer les transformations sociales aux calendes grecques. Par les temps qui court, cela ne vaut pas.

 

L’Europe n’est pas une nation. Si elle a une histoire, oh combien mouvementée ! elle n’a pas l’unité populaire de cette histoire. Il lui manque la colonne vertébrale indispensable pour toute croissance. Les Etats-Unis d’Amérique sont une nation, jeune certes, mais assurément constituée. La Chine, l’Inde sont des pays très anciens.

 

L’Europe des nations

et non pas contre les nations

 

Il faut se demander à quoi peut bien servir de songer à une hypothétique nation européenne quand il faut essayer de rêver une mondialisation à taille humaine. La mondialisation impose au monde de respecter ses pays comme ils sont, grands ou petits, récents ou plus anciens avec leur culture, leurs traditions, leur civilisation. La formation actuelle des nations est historiquement durable à quelques avatars douloureux près. Où serait-il dit qu’il faudrait des blocs de dimensions voisines pour assurer les équilibres économiques ?

 

La France dispose de son positionnement géographique avec sa façade atlantique et sur le pourtour de la Méditerranée. Elle est forte de ses traditions historiques, économiques, sociales, politiques, philosophiques. C’est le pays de la Révolution de 1789 qui fit rêver le monde. C’est le pays des Lumières dont les valeurs ont acquis une portée universelle. Quel autre rêve de grandeur pouvons-nous caresser sinon celui d’assurer une vie de qualité, dans le meilleur de notre culture humaniste, à nos 70 millions d’habitants – à peine 3 % de la population de l’Inde et la Chine réunis. Il n’y a aucune fatalité à ce que la France ne retrouve pas des taux de croissance à la chinoise. Il faut mobiliser l’argent sur les bonnes cases : recherche, innovation, développement, formation, éducation, emploi. Pour cela il faut conquérir de nouvelles Bastilles : les pouvoirs financiers et économiques pour une République sociale, laïque et autogestionnaire. Il faut remettre au centre la légitimité et la souveraineté populaires.

 

Il faut démêler l’écheveau et mettre à nu l’Europe pour ce qu’elle est : le cache misère de politiques nationales qui n’en peuvent mais. Retournons la problématique. Si l’Europe était composée d’Etats assumant leurs responsabilités vis-à-vis de leurs peuples, faisant face aux prédateurs financiers, il serait tout à fait possible d’imaginer une sorte de syndicat des pays d’Europe pour des projets d’intérêt commun comme il en existe entre les communes. Une Europe des nations, de l’Atlantique à l’Oural, tournée vers le sud et l’orient, capable de s’ouvrir et de s’enrichir des autres civilisations.

 

Les Etats sont confrontés à leur peuple. Nos vivons une fracture avec les appareils politiques dans le cadre d’une abstention de masse, des votes populistes, d’extrême-droite et, demain, peut-être, des votes intégristes. Les peuples peuvent se retrouver en situation insurrectionnelle, pré-révolutionnaire face à ce capitalisme du désastre. Cela ne sert pas à grand chose, au nom de la gauche, de dire que la droite et le président de la République sont cyniques ou de les affubler de qualificatifs plus imagés et colorés les uns que les autres.

 

En revanche, pour dur que soit le constat, il faut bien dire que la droite comme la gauche servent avec beaucoup d’opiniâtreté les intérêts de la finance et que cela les met, de plus en plus, en contradiction avec le peuple. Que ce soit en conscience ou par aveuglement, par jeu politicien ou par principe de classe, il est un fait que le monde politique agit comme si la finance allait pouvoir résoudre la crise qu’elle a déclenchée. Refuser la dictature des marchés devient vital. Il faut les démanteler au lieu de les protéger. Nous sommes à la fin d’une période historique. Une histoire nouvelle est en train de naître avec un capitalisme occidental discrédité, en perte de légitimité et l’exigence en gestation d’une société nouvelle.

 

Abolir les privilèges,

une nouvelle nuit du 4 août !

 

Il est navrant de voir la classe politique et syndicale se livrer une bataille de chiffonnier autour des retraites sans que personne n’associe sérieusement la réflexion à la question du travail et de la production, du capital. On nous berce avec l’allongement de l’espérance de vie. A voir la misère se répandre sur les trottoirs de nos villes et au fin fond des banlieues dans les nouveaux bidonvilles, on peut malheureusement craindre un terrible renversement de tendance. Nous vivons un modèle de société à bout de course. Et si le capitalisme avait fait son temps ?

 

Il faut prendre des décisions de caractère révolutionnaire, retrouver l’esprit de la nuit du 4 août et de l’abolition des privilèges. Oui, il faut abolir les privilèges de la finance et retrouver le sens de l’intérêt général, le sens du travail vivant. Dès lors, il faut bien se poser la question de la mise en cause de la propriété privée des moyens de production, des secteurs de la banque et de la finance, du commercial et de la communication.

 

La France peut d’autant plus retrouver le chemin qui valorise le travail, sans attendre et sans s’abriter derrière le parapluie européen, que l’Allemagne a pris le parti du défi industriel. Ce ne serait certainement pas faire preuve d’une grave outrecuidance. Il ne s’agit pas de moraliser le capitalisme mais de mettre le capital au travail. Au début de ce XXIème siècle, il est plus que jamais d’actualité de renverser la dialectique capital/travail en faveur du second. C’est la seule façon économiquement pertinente de mettre un terme aux agissements antisociaux, antinationaux, inhumains des spéculateurs. Il est bien temps de retrouver un état d’esprit subversif.

 

L’enjeu politique, idéologique, philosophique, c’est de construire une société nouvelle basée sur la coopération, l’entraide, l’intérêt mutuel : le communisme. De la nation à l’internationalisme : « Peuples de tous les pays unissez-vous ! » Le prolétariat, les peuples du monde doivent aller à la conquête des pouvoirs, jusqu’au pouvoir politique pour porter les communautés d’intérêt, l’intérêt général, l’écologie planétaire, la justice sociale, la promotion de l’homme et la protection de son intégrité de personne.

 

« Prolétaires de tous les pays unissez-vous ! », le slogan n’a pas pris une ride. C’est le mot d’ordre final du manifeste communiste de Marx et Engels, écrit en 1848. Ce fut le mot d’ordre du congrès de Tours, qui donna naissance à un PCF qui fête ses 90 ans cette année, qui aura cent ans en 2020. Laissons l’association des frileux rejoindre le clan des grincheux : la pensée et la subversion communistes sont plus actuelles que jamais.

 

 

André GERIN

 

Note de réflexion élaborée avec Jacques Desmoulin et Jean Miaille.

 

Le 29 juin 2010

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