Les Etats-Unis et la Russie sont parvenus samedi à un accord sur le démantèlement complet de l'arsenal chimique syrien d'ici la mi-2014, une initiative rejetée par l'opposition au président Bachar al Assad qui appelle ses alliés à ne pas "se laisser berner".
À l'issue de près de trois jours de discussions à Genève, le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se sont entendus sur le nombre et le type d'armes chimiques pour lesquelles Damas doit fournir une liste précise d'ici une semaine.
Les inspecteurs de l'Onu chargés du désarmement devront se trouver sur place d'ici la fin novembre, afin de permettre la destruction complète des stocks d'ici le milieu de l'an prochain.
Telles sont les informations données par les agences de presse.
"canempechepasnicolas" :
Rien n'est encore joué, certes, mais grâce à l'initiative de la Russie, la guerre qui, ces derniers jours, menaçait d'embraser le Moyen-Orient, et, peut-être le monde, n'est plus, du moins dans l'immédiat, d'actualité.
Pourquoi les Etats-Unis, qui semblait prêts à lancer, d'un jour à l'autre, des missiles sur la Syrie, donnent leur accord à un processus s'étalant jusqu'au milieu de 2014 ?
Certainement, le refus de la guerre par l'opinion américaine a paralysé l'administration Obama. Celle-ci se trouvait, de ce fait, face à une fronde de la majorité du Congrès, reflètant l'orientation des électeurs.
Peut-être aussi, les milieux dirigeants de Washington n'étaient pas tous alignés sur les vues bellicistes du parti militaro-industriel, l'option de la guerre ne correspondant pas, aujourd'hui, aux intérêts de certains groupes capitalistes. L'intervention diplomatique de Moscou, venue à point nommé, a permis au président de se ranger à l'avis de ces derniers, sans pour autant perdre la face.
On ne peut pas en dire autant du gouvernement français. François Hollande et son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, jusqu'ici en première ligne en faveur de l'intervention militaire, poussant au crime dans toutes leurs déclarations, sont bien avares de paroles aujourd'hui. La négociation de Genève et l'accord russo-américain se sont faits en dehors de toute présence du Quai d'Orsay, ignoré par son maître américain. L'aigle US a préféré l'ours russe au cabot hargneux.
Nous retiendrons que la France est dirigée par un pouvoir qui, se prétendant "socialiste", n'aurait pas hésité à lancer notre pays dans la guerre. Sachons nous en souvenir.
La spectre de la guerre recule. On ne peut que s'en réjouir.
Mais il faut rester vigilant.