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Réveil Communiste

Gilles Mercier, analyse complète du 34ème congrès du PCF

14 Février 2009 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008

Gilles Mercier analyse la résolution du 34ème congrès, lien au résumé des conclusions


Analyse de la résolution du 34e congrès du PCF

 

Introduction

La crise y est définie comme étant « l'amplification globale sociale, économique écologique et politique de tout le système capitaliste mondialisé ». Il est affirmé que « sans transformations d'ampleur qui commence à émanciper le monde des règles fondamentales du capitalisme, nous irons vers un enfoncement durable dans les crises et les régressions sociales ». Si la crise est internationale, mais non mondiale, elle n'est pas celle du capitaliste mondialisé. Elle est celle du capitalisme qui a recherché dans l'internationalisation et la financiarisation de son activité de nouvelles zones de profit qu'il n'était plus en mesure de dégager dans le cadre national. Globaliser la crise revient à en globaliser les solutions. Ces dernières pour le PCF doivent être d'une ampleur telle, quelles doivent sortir le monde des règles du capitalisme. Pour le PCF, le cadre national n'est plus le cadre essentiel de lutte.

D'emblée le texte aborde la question de la stratégie permettant d'atteindre le but défini précédemment  « ...Il est nécessaire qu'une ambition politique collective partagée dans notre société, s'affirme pour formuler un projet d'émancipation de notre époque et que se construise dans les luttes le rassemblement des forces susceptibles de porter ce nouveau projet ». Ce ne sont pas les luttes qui  définiront le contenu de l'ambition politique, mais l'inverse. C'est-à-dire que le PCF va chercher à construire une nouvelle alliance de sommet porteuse d'un programme de « transformation sociale » qui sera ensuite portées par les luttes. Le programme ne sera pas construit par les luttes des salariés mais par les appareils politiques. C'est la même stratégie que celle du programme de commun de gouvernement. Mais à cette époque avec 25 % du corps électoral le PCF pouvait imposer (non sans difficultés) aux sociaux démocrates un programme avec un contenu. Avec à peine 2 % du corps électoral, un accord déconnecté des luttes avec la sociale démocratie ne peut se borner qu'à des condamnations généralistes du capitalisme évacuant tout contenu social et économique portant atteinte au rapport fondamental capital/travail. Le PCF écrivait « ... Tirant les leçons de l'expérience, nous voulons dépasser une démarche d'alliance liée à notre politique d'accord de sommet qui a été le plus souvent perçue...  comme la recherche d'un compromis au rabais poussant à plus tard le dépassement des contradictions et la solution des problèmes de fond de la crise ». C'était en avril 1985 au 25e congrès qui élabora la nouvelle stratégie du rassemblement populaire majoritaire si vite abandonnée pour revenir à la stratégie naphtalinée de l'union de la gauche. La résolution du 34e congrès réduit la crise capitaliste à la gestion de la droite. La gauche serait en crise car divisée, l'orientation libérale du PS empêchant son unité et par la même toute alternative politique. Le réformisme n'est pas analysé, le terme figure pas dans le texte. Tout s'analyse à travers la vision binaire droite/gauche.

Le dernier chapitre de l'introduction commence par l'affirmation « nous ne ferons pas seuls ». Certes, les communistes n'ont jamais prétendu au cours de leur histoire faire seuls, le problème est de savoir

avec qui : avec les masses ou avec les appareils politiques ? C'est l'accord politique qui va ouvrir des perspectives et constituer l'espoir d'une autre société. En conséquence toute l'activité du PCF est subordonnée à la construction de cet accord.


Une nouvelle époque, un autre monde une crise majeure du capitalisme

Le maitre mot est la mondialisation. «  Les dimensions européennes et mondiales des luttes et du projet politiques dont nous voulons être porteurs sont devenues déterminantes » « Nous vivons un monde dans lequel il n'y a pas de solution émancipatrice durable sans solidarités et coopérations dans tous les domaines, sans rapprochement entre les peuples contre un capitalisme mondialisé  qui les divise et les oppose » Le cadre national n'est plus pour le PCF, le cadre de base de la lutte. Il est d'ailleurs affirmé que de ne pas partir de la réalité de la mondialisation c'est « se tromper d'époque, c'est apparaître à notre corps défendant, comme les défenseurs des acquis d'un monde perdu, plutôt que comme les porteurs des potentiels du monde nouveau qui cherchent à se construire ». Les cadres européen et mondial sont maintenant les seuls cadres pertinents pour dépasser le capitalisme. Après avoir pendant des décennies développé une vision souverainiste du développement le PCF en est réduit à accompagner la mondialisation capitaliste.

Si le capitalisme est internationalisé, il est par essence national. Il n'y a pas de capitalisme sans Etats nationaux. L'Etat national est la base arrière de l'activité capitaliste. Il n'y pas d'Etat mondial, pas plus qu'il n'y a d'Etat européen. Le capitalisme se moque de l'intérêt national, mais l'Etat national est l'organisation qui assoit la domination du capital sur le salariat et permet aux capitalistes de concurrencer les capitalistes des autres Etats nationaux. Abandonner le cadre national ou même le relativiser comme cadre fondamental de la lutte contre le capital c'est abandonner la lutte effective contre l'ordre capitaliste.

Les sous chapitres : une crise historique du capitalisme et une nouvelle phase de la mondialisation capitaliste sont dépourvus de toute analyse de l'internationalisation du capitalisme. Mais la phraséologie qui se substitue à l'analyse met en avant des concepts plus que douteux. Ainsi le capitalisme mondialisé serait caractérisé par « un productivisme sans limite ». Sans avoir le fétichisme des mots, il serait bon de savoir de quoi l'on parle. Car ce terme de productivisme est mis en avant par tous les mouvements qui se réclament de la décroissance. Le capitaliste ne produit pas pour produire, mais pour vendre. La vente permet de transformer la valeur virtuelle qu'est la plus value en valeur réelle, dont le profit constitue une fraction. Si le capitaliste ne vend pas, soit il produit autre chose, soit il réduit sa production. N'est ce pas ce qui est en train de se passer avec la récession qui si l'on suit la cohérence du texte diminue le caractère productiviste du capitalisme. Chiche camarades de la Direction du Parti allez dénoncer le productivisme de Renault et de Peugeot aux salariés de ces entreprises ! Le capitalisme mondialisé pousserait « au recul des souverainetés économiques et alimentaires ». La souveraineté alimentaire a été inventée par via capesina de J Bové. Chaque pays doit produire ses aliments à partir de ses propres productions. C'est l'autosuffisance alimentaire qui nous est proposée, c'est un retour en arrière considérable. Ce n'est ni plus ni moins le retour au début du 19e siècle qui est magnifié avant que le progrès technologique et les nouvelles méthodes culturales augmentent la productivité agricole. Cette idéologie est un masque derrière lequel se cachent ceux qui redoutent que les pays en voie de développement viennent concurrencer les productions agricoles des pays développés.

Révolution informationnelle, révolution des connaissances

Cela fait depuis plus de 20 ans que la révolution informationnelle est mise à toutes les sauces sans qu'elle soit définie. Le texte est d'une grande confusion mélangeant la technologie comme produit fini de consommation et comme moyen d'accroitre la productivité des entreprises. Mais le texte porte essentiellement sur le premier aspect. Le dépassement du capitalisme se réduirait à un partage et une mise en commun de la technologie. Par contre, comment la technologie est utilisée par le patronat pour diminuer ses coûts salariaux et faire fructifier au mieux le capital est complètement évacué. Dommage car aborder cette question aurait permis au PCF d'être dans la réalité de l'entreprise, qui est le lieu de créations des richesses et de l'exploitation du salariat.

Les rédacteurs du texte savent ils de quoi ils parlent ? Où ont-ils été chercher la biogénétique? La génétique est une discipline de la biologie, elle n'a pas besoin d'être complétée par le préfixe bio.

Un salariat mondial en plein bouleversement

Ce titre « ronflant » n'est suivi d'aucune analyse même la plus sommaire des transformations qui affectent le salariat dans les différentes parties du monde. A la place un salmigondis globalisant prétentieux conclut « Le rejets de la mondialisation peut fort bien aller de pair dans ces conditions avec le développement de comportements individuels ou catégoriels, de nationalismes ou de communautarisme qui apparaissent faute de mieux comme la seule manière de se protéger et de ne pas perdre ses acquis où ses valeurs dans la compétition mondiale ». Si le mouvement de lutte abandonne le seul cadre identitaire structurant qu'est la Nation, il laisse le terrain libre à d'autres. Or le PCF ne s'intéresse plus au salariat national, mais uniquement au salariat mondialisé. Exit les Etats nationaux, les nations avec leur histoire, exit les différences de développement entre Etats, exit les contradictions et rivalités entre Etats capitalistes, tout est global tout est général, tout part d'en haut. Il suffit de rassembler à travers des mots d'ordre globalisant pour mettre à mal un système lui-même globalisé.

Une crise très profonde des modes de développement

Ce sous chapitre habille d'un discours anticapitaliste superficiel l'idéologie des multinationales environnementalistes. Le PCF reprend à son compte tout le discours catastrophique de ces multinationales et de leurs multiples filiales nationales. « Crises sociale, financière, écologique, crises du travail de l'emploi, de l'énergie, de l'eau, de l'alimentation, de la consommation, crises démographique, urbaine, démocratique s'aggravent et se nourrissent les unes les autres » Que de crises, n'en jetez pus la cour est pleine ! Cette accumulation de crises mondialisées qui fait plus figure d'un inventaire à la Prévert que d'une analyse un tant soit peu sérieuse écrase désespère plus qu'elle n'incite à la lutte. Comment faire concrètement face à autant de crises qui vous tombent dessus ? C'est simple, il suffit de changer de mode de développement, abandonner le productivisme et consumérisme pour adopter un mode de développement durable. Rappelons que le concept de développement durable a été inventé par des personnalités du capital anglo-saxon afin d'effacer les effets désastreux sur les pays en voie de développement du rapport du club de Rome intitulé « Halte à la croissance ». Le PCF est devenu un sous traitant des Amis de la terre, de Greenpeace de WWF et de fondation N Hulot. Parler de développement consumériste est la honte absolue pour un parti qui se définit comme communiste. Le problème pour le PCF serait que l'on produit trop et que l'on consomme trop. Si ce n'est pas le cas, pourquoi reprend il à son compte le verbiage de l'écologisme. Qu'entend le PCF par crise démographique ? L'augmentation de la population constituerait elle un danger pour la planète ? Visiblement les thèses de Malthus qui sont celles de l'écologisme ont des adeptes à la Direction du PCF.

Il ne vient pas à l'idée des rédacteurs du texte que ce catastrophisme n'est étayé par aucune donnée scientifique. Il n'y a ni crise écologique ni crise environnementale. Il y a des problèmes écologiques qui sont liés à l'activité humaine mais qui sont tout à fait gérables. Concernant le réchauffement climatique, il n'y a aucune preuve scientifique de son origine humaine. Le GIEC est une instrumentalisation politique de certains scientifiques essentiellement des climatologues. Les physiciens dans leur très grande majorité ne partagent pas les conclusions du GIEC. En opposition au GIEC, un groupe non gouvernemental d'étude sur le climat s'est constitué en 2007 qui a rendu un rapport concluant que le réchauffement avait des causes essentiellement naturelles, la part de l'activité humaine dans ce phénomène étant minime. D'ailleurs l'été « pourri » de 2008 et l'hiver rigoureux 2008-2009 vont à l'encontre des affirmations du GIEC.

Le sous chapitre Révolutions des consciences et nouveau rapport au monde est un empilement de phrases sans intérêt.

Le sous chapitre Nouvelles conflictualités présente de graves insuffisances. Le conflit géorgien n'est pas analysé. Les USA ont utilisé la Géorgie pour tester la capacité militaire de la Russie, qu'ils ont sous estimée, leur but est de contrôler les sources d'approvisionnement énergétique de la région et d'évincer la Russie de la mer Noire. Il n'y a pas un mot sur la Chine, pays dont le poids économique et politique ne cesse de croitre. Les tentatives permanentes de déstabilisation de la Chine sous prétexte de défense des droits de l'Homme au Tibet sont passées sous silence. La défense de la société théocratique tibétaine dans laquelle les individus sont soumis aux prêtres par les défenseurs du monde occidental et en France par les défenseurs de la laïcité est ignorée.

« Au cœur des désordres de ce nouveau monde, l'Union européenne devient un enjeu essentiel... ». Que la politique européenne soit un enjeu certes mais de là à la qualifier d'essentiel ! L'Europe politique est une mosaïque d'Etats qui ont leur histoire et leurs zones d'influences. Trop de contradictions internes s'opposent à une politique européenne. Ce qui les unit c'est la constitution d'un marché capitaliste dans lequel leurs groupes industriels peuvent se déplacer librement en fonction des coûts salariaux les plus bas. Partant de là, ils ont tous besoin du gendarme US qui est la clef de voute internationale du système capitaliste par sa monnaie et sa puissance militaire. L'Europe politique agit en flanqueur des USA. Elle a accueillit en son sein des ex pays socialistes et les pays baltes qui affichent sans retenue leur pro américanisme. La crise financière et économique obligent l'ensemble du monde capitaliste à «  se serrer les coudes » à cogérer cette crise afin que la pérennité du système ne soit pas remise en cause. La politique d'affrontement de l'administration Busch a mis en difficulté les forces dominantes. La présidence d'Obama en faisant participer les gouvernements étrangers aux décisions de la puissance américaine permet de pérenniser l'ordre capitaliste. Avec Obama, nous entrons dans l'ère du consensus. Après l'ère Busch, c'est le vœu de toutes chancelleries occidentales.

Dans un texte de congrès du PCF, c'est une grande première ; il n'y a pas une seule allusion à la politique étrangère de la France. Tout est ramené au niveau de l'Europe !

Des conditions de luttes sociales et politiques transformées

Le document surestime la contestation du système capitaliste à travers le monde. Prendre comme exemple la nouvelle confédération syndicale internationale et la journée internationale d'action du 7 octobre contre le travail décent comme lutte anticapitaliste n'est pas des plus pertinents. La CSI brille par son réformisme, et la journée du 7 octobre n'avait aucun mot d'ordre concret. Mais ce sous chapitre n'a pas d'autre but que de faire croire que l'énorme mécontentement contre le capitalisme butte parce qu'il n'y pas d'union politique offrant des perspectives. Selon le texte, les modèles sociaux démocrates auraient échoué. Echoué mais par rapport à quels buts ? La sociale démocratie n'a jamais eu pour but de s'attaquer au capitalisme, mais de répartir plus équitablement les richesses. L'affaiblissement des partis communistes est évoqué mais non expliqué.


Un nouveau projet, un nouveau chemin pour le changement

Comme Sisyphe et son rocher, le PCF remet en selle la même stratégie, l'Union des forces de gauche. Cela n'a jamais marché, mais il est hors de question de remettre en cause une stratégie qui a amené le PCF à 1.9%. Le passé ancien comme récent n'est pas analysé, c'est une fuite en avant permanente. Hormis, la gauche point de salut. « Notre ambition demeure d'ouvrir dans un délai rapproché une perspective de changements progressistes réel » Toutes les opportunités seront exploitées pour constituer des alliances. La Direction se refuse à tirer les enseignements du fiasco du rassemblement anti libéral.

Deux fils rouges de notre démarche

Démocratie et intervention citoyenne

Depuis 1789, nous sommes tous citoyens. Il n'y a plus de privilège de la naissance, les hommes sont libres et égaux en droit. N'importe qui peut devenir capitaliste s'il en a l'opportunité et la volonté. La citoyenneté n'a aucun sens de classe. Avec le suffrage universel, tous les citoyens peuvent participer à la vie politique. La citoyenneté dans l'entreprise par contre le PCF ne la demande pas. Le texte prend e la campagne électorale des municipales en exemple pour appuyer sa démarche citoyenne. C'est une imposture. Il n'y eu aucune campagne nationale pour ces élections. Les communistes ont fait comme ils voulaient. Certains se sont fondus dans des listes citoyennes du PS avec le MODEM. D'autres ont maintenu contre vents et marées l'identité communiste autour de laquelle ils ont bâti des listes de rassemblement.

Unité des exploités et des dominés

Il est significatif que cette partie traitant du salariat soit située après celle traitant de la citoyenneté. Mais tout est mélangé, mis au même niveau, exploitation salariale, domination patriarcale, intégrisme !

La Direction fait une découverte « Les activités de conception, de recherche de formation, de gestion autrefois séparées de l'acte productif, tendent à s'y intégrer d'avantage ». Ceci est fort juste, mais alors pourquoi continuer de valoriser les idées de J Bové, l'idéologie des écologistes qui ont en commun la mise en cause de l'idée même de progrès ?

Un débat indispensable sur les grands axes de transformation

« Il est des réformes structurantes auxquelles les forces de la gauche ne pourront se dérober sous peine de miner leur crédibilité, car c'est sur cette question que bute le rassemblement ». Quand a-t-on vu les forces de gauche (terme pudique pour désigner la sociale démocratie) s'attaquer au capital ?

1 Un nouveau mode de développement

Il faut « dépasser l'économie de marché capitaliste pour avancer vers une économie solidaire et de partage ». Pour tout bon social démocrate qui se respecte, l'inégalité du capitalisme réside dans la répartition des richesses, qu'il faut corriger. Elle ne réside pas dans la possession exclusive des moyens de production par certains. Comme le PCF, n'est plus sur les lieux de travail et d'exploitation il réduit la démocratie à la démocratie participative d'où sa rhétorique citoyenne et adapte son analyse économique à celle de ses alliés potentiels. Il en arrive à reproduire l'idéologie dominante de l'environnementalisme. Ayant fait sien le pacte de N Hulot, le PCF fait de la protection de l'environnement la clef de voute de son programme. Tout doit lui être subordonné. Le PCF va même jusqu'à demander de mettre « l'innovation au service de productions nouvelles utiles socialement ». Il y aurait donc des productions socialement inutiles, c'est-à-dire qui ne seraient pas vendues ! Le PCF est en réduit à produire les slogans d'associations comme « casseurs de pub ». « Les agricultures respectueuses des territoires devraient être situées le plus près possible des lieux de consommation. ». Vive la République des petits paysans producteurs indépendants autosuffisants ! Si vous vivez à Perpignan et que vous aimez les endives prenez votre voiture et allez dans l'Aisne vous approvisionner ! Bientôt la revue du Parti « La terre » et celle du milliardaire T Goldsmith « L'écologiste » pourront fusionner !

Concernant le social, la retraite à 60 ans est réaffirmée, mais sans que soit précisé le nombre d'années de cotisation. C'est pourtant un des termes de l'affrontement capital/travail. Il n'y aucune revendication concernant le smic, par conséquent demander des salaires décents n'engage pas à grand-chose.

L'ensemble est un empilement de propositions suffisamment vagues pour permettre l'alliance avec la sociale démocratie contestataire et les écologistes.

« Il faut libérer une marchandise particulière, la force de travail, de la loi de l'offre et de la demande capitaliste, pour marcher très vite pour le plein emploi » Passons sur le français approximatif. Il n'est pas dit comment procéder à cette libération. Ce n'est visiblement pas par la démocratie participative, que le salariat se libérera de ces chaines, mais par la lutte sur le lieu même de son exploitation. Mais pour le PCF, le salariat est terra incognita. Le dernier point du texte dénote par sa précision, étant visiblement un amendement que Boccara a réussi à faire prendre en compte.


2 Une société de libertés, une démocratie participative

« Nous voulons mener de front combat anticapitaliste et combat féministe ». Comme si les deux combats pouvaient être mis au même niveau. La femme devient l'égale sociale de l'homme par sa salarisation et l'exploitation qui en découle. La salarisation de la femme modifie les rapports au sein du couple. Dans l'entreprise, comme dans les luttes les femmes prennent des niveaux de responsabilités de plus en plus élevées. Le patronat (masculin comme féminin) rémunère plus mal la main d'œuvre féminine pour accroitre sa plus value. Le féminisme déconnecté des luttes sociales est un ghetto.

3 Refonder l'Europe et changer le monde

Changer l'Union européenne en profondeur en refonder les principes

Ce sous chapitre est vide de toute proposition concrète. La solution réside dans ... la constitution d'un front progressiste européen. Les idées d'une autre Europe sont tellement générales que la constitution d'un tel front ne devrait pas poser de problèmes !

Un monde solidaire pour garantir la paix

« Les migrations ne sont pas un danger, elles sont un atout pour un développement fondé sur les coopérations, pour la construction d'une « mondialité » une humanité disposant des moyens de vivre, libre d'aller et venir dans un monde ouvert et multiple ». L'irresponsabilité du PCF est totale. Dans un monde idéal, il n'y aurait pas de migration, c'est-à-dire de déplacement massif de populations. Elles y sont contraintes par la faim, la misère. Ces populations porteuses d'une autre culture entrent en concurrence avec des populations déjà établies qui subissent les difficultés de vie, le chômage. Cette situation est source de conflits de racisme. Dans un monde idéal, les êtres humains se déplaceraient mais ne migreraient pas. Tant que les pays en voie de développement seront pillés par les pays capitalistes développés, avec la complicité de leurs classes dirigeantes, ils constitueront un réservoir de main d'œuvre pour le patronat des pays développés. Contrairement à ce que pense le PCF les migrations sont une catastrophe pour les pays en développement en appauvrissant la main d'œuvre potentielle de ces pays. La France ancienne puissance coloniale africaine a une responsabilité à l'égard de ces pays. Elle pourrait aider leur développement économique fixant ainsi leurs populations. Restant dans un monde idéal, le PCF nous avance la monnaie commune mondiale comme moyen de changer l'ordre économique. La solution serait dans la mesure technique mais pas dans le rapport de force. Y aura-t-il une monnaie commune mondiale ? Dans un avenir lointain de plusieurs siècles c'est possible et encore ! Mais à court et moyen termes, il y aurait peut être des objectifs plus réalistes à mettre en avant comme la création de monnaies communes et non uniques de zone qui permettraient de s'échapper de la tutelle du dollar et en Europe de s'opposer à la liberté de mouvements des capitaux.

Etre à l'initiative pour de nouvelles dynamiques politiques à vocation majoritaire

Cette partie est essentielle elle explicite clairement ou veut aller le PCF.

« Riposter c'est faire face à la domination idéologique de la droite d'autant que ce matraquage fait des dégâts et qu'une partie de la gauche fait sienne les idées de renoncement ». L'idéologie dominante ne serait pas celle des forces du capital mais celle de la droite. Pourquoi une partie de la gauche fait sienne les idées de droite ? La question n'a pas à être posée. Sinon toute la stratégie tombe à l'eau.

Des leçons de notre expérience passée

« Aujourd'hui, il nous faut tirer les leçons de nos tentatives successives pour permettre une réelle appropriation populaire des objectifs et des conditions du changement... ». Malheureusement cette déclaration d'intention n'est pas suivie d'effet. Le PCF constate les échecs des alliances antérieures, union de la gauche, gauche plurielle, rassemblement antilibéral, mais n'en tire aucune conclusion « il est nécessaire de continuer à les analyser ». Cela peut durer longtemps. Pourtant deux phrases plus haut à propos du rassemblement anti libéral il est écrit « confusion nourrie par les divergences entre plusieurs des composantes de ce rassemblement sur les finalités mêmes de la construction ». L'aveu est un peu tardif, car à l'époque tout le monde était d'accord sur tout (tout du moins en apparence) excepté le nom de celui qui allait porter le rassemblement aux présidentielles. Donc le PCF a gommé les divergences pour obtenir un accord. Il est même allé jusqu'à masquer son sigle. Mais malgré cela il était encore trop communiste pour les alliés antilibéraux !

Il est à noter que pour la première fois dans un document de congrès, le PCF cite explicitement le peuple de gauche. Il y aurait donc deux peuples au sein du peuple français, le peuple éclairé celui de gauche qui ne trouve pas le chemin de sa libération du fait de la division des forces de gauche et celui de l'obscurantisme que l'on ne nomme jamais sans doute marqué du sceau de l'opprobre, le peuple de droite !

La crise d'alternative à gauche

« Notre objectif demeure une majorité, un gouvernement, une présidence de la République qui impulseraient une politique de gauche porteuse de grandes réformes transformatrices alternatives au capitalisme ». Et le PCF enfonce le clou « Il ne peut y avoir d'alliance politique possible qu'à gauche, pour une politique de gauche sur un contenu politique osant s'attaquer aux logiques du capitalisme, permettant des améliorations réelles dans la vie de notre peuple et pour battre la droite durablement. C'est avec ces objectifs que sa participation à des majorités ou à un gouvernement peut être envisagée » Mais compte tenu des expériences passées le PCF est conscient du scepticisme généré par sa stratégie notamment dans ses rangs. « Nous sommes pleinement conscients de la très grand difficulté que nous rencontrons nous-mêmes face à cette question de la crédibilité d'un rassemblement majoritaire des forces de gauches rendant possibles de réelles transformations. Sinon comment expliquer que les électeurs nous aient placés au plus faible niveau électoral de notre histoire lors de la présidentielle de 2007 ». Quel aveu, le score calamiteux de la présidentielle n'est pas circonstanciel mais bien du à la stratégie !

« Mais il n'est pas vrai que la question soit tranchée » Visiblement la Direction est sur la défensive sur cette question stratégique. « Nombreux sont celles et ceux qui comme les communistes, ne veulent pas que la gauche soit dominée par les idées de renoncement et qui souhaitent un projet combatif et audacieux ». Et c'est reparti !

Avec 25 % du corps électoral, le PCF n'a pas réussi à imposer une « politique de gauche » au PS alors avec 1.9%, c'est la lutte des classes à l'échelle géologique !

Une grande initiative de rassemblement ; la construction d'un front progressiste et citoyen

Comment créer concrètement les conditions du rassemblement ? Par des réunions de quartiers et sur les lieux de travail où chacun pourra confronter ses idées. Ceci créera une dynamique populaire et citoyenne aboutissant à la création de comités populaired de collectifs de front. Cela c'est pour la base. Au niveau des appareils le PCF proposera « aux formations de gauche des rencontres afin d'exposer de confronter leurs analyses et leurs objectifs... ». Mais le PCF n'a pas cessé d'organiser des rencontres nationales, départementales, locales avec les forces de gauches, sans que cela débouche sur quoi que ce soit.

L'ambition visée est celle d'un Front progressiste et citoyen. Cette stratégie est d'emblée vouée à l'échec. Les Français attendent autre chose que de se réunir dans des clubs, que de constituer des alliances dont l'expérience montre que leur seul but est de revenir au pouvoir pour poursuivre la même politique que celle des prédécesseurs.

Pour mémoire la résolution du 25e congrès de 1985 affirmait « un nouveau rassemblement de toutes les forces du travail et de la création, dans la clarté et l'efficacité. Ce rassemblement se forgera dans la vie, dans l'action, dans une multitude d'initiatives décentralisées, permettant la mise en mouvement de millions d'hommes et de femmes, de jeunes, sur des problèmes qui dans chaque cas, concernent un certain nombre d'entre eux et les conduit à s'unir, même s'ils gardent par ailleurs

des différences d'intérêts ou sont animés par des convictions philosophiques, politiques ou religieuses diverses. Face aux problèmes de la vie, nous nous adressons à toutes les couches pour rechercher dans chaque cas les solidarités ; les convergences autour de solutions positives permettant l'action commune. Dans ce cadre, nous intensifierons nos efforts vers les employés, techniciens, ingénieurs, cadres. Nous envisageons ainsi un rassemblement populaire multiforme, différencié, aux frontières souples. Nous ne cherchons donc pas à réaliser un rassemblement hétéroclite de mécontents. Nous nous donnons pour but un nouveau rassemblement populaire majoritaire, porteur d'une politique capable de sortir de pays de la crise, d'une ampleur telle qu'il devrait aller bien au‐delà des majorités politiques de gauche qui ont existé dans le passé.

Nous le considérons comme possible, précisément parce que la crise pose à des millions d'hommes et de femmes des problèmes auxquels ils doivent trouver des réponses neuves et parce que nous ne mutilerons pas notre démarche par la recherche prioritaire d'un accord au sommet entre le Parti socialiste et le Parti communiste »

C'était une autre ambition !

Les élections européennes de 2009

Ces élections fournissent l'occasion de mettre en pratique la énième resucée de la stratégie de l'alliance en cherchant à constituer un Front progressiste européen. Le programme sera élaboré à partir des réunions organisées dans le pays. C'est la même démarche que celle du rassemblement anti libéral, le Parti n'avait pas de programme ce dernier ayant été élaboré dans les collectifs, c'est cela la citoyenneté. Comme le programme du Parti défini plus haut va dans le sens des idées dominantes, écologisme, lutte conte l'effet de serre, politique sociale mais au contenu vague, l'alliance devrait moins poser de problème que lors des collectifs antilibéraux.

L'avenir du PCF

« Il nous faut analyser avec lucidité... les échecs tragiques des expériences qui se sont réclamées du communisme au XXe siècle... » Pour quelles raisons, ceci n'a-t-il jamais été entrepris ? Parce qu'analyser les raisons de l'effondrement des pays socialistes, amène à analyser les raisons du recul du PCF. Et personne n'y a tenu et n'y tient car cela remettrait de facto en cause la stratégie de l'Union de la Gauche menée depuis tant de décennies.

« Il nous faut reprendre avec une vigueur renouvelée et avec constance un travail d'analyse, un effort théorique pour comprendre les bouleversements du monde, saisir ses contradictions. Le mouvement populaire a plus que jamais besoin d'une pensée émancipée de l'idéologie dominante, une pensée créative, imaginative, en perpétuel mouvement ». Pourquoi le PCF en est il a arrivé à toute absence de travail théorique ? Pourquoi pendant des années s'est il caché derrière ATTAC ? Pourquoi s'est il fourvoyé dans les Forum altermondialistes ? Pourquoi véhicule-t-il avec autant de constance les idées dominantes ? Pourquoi reprend il à son compte depuis tant d'années l'idéologie de ceux qui mettent en cause l'idée même de progrès ? Si ce n'est par électoralisme, par opportunisme, étant coupé du monde du travail.

A quoi bon analyser le réel, puisque l'alliance est le maitre mot de la stratégie afin de garder des élus. Aller dans le sens dominant est plus confortable qu'aller à contre courant des idées martelées par l'ensemble de la presse et des médias.

« Nous devons dans le même esprit répondre à la demande d'un travail de formation militant, qui mêle théorie et pratique, beaucoup plus exigeant ». Mais s'engager dans cette voie, est en contradiction avec la stratégie et amène à des révisions déchirantes : sur les OGM, sur l'agriculture, sur le productivisme, l'écologisme, sur l'euro, la monnaie mondiale ! Le PCF est il prêt à cela. Pour cela il faut débattre, confronter les idées. Ou est le débat dans le Parti ? Il n'y a que des monologues parallèles, mais aucune confrontation. Les idées ne peuvent se structurer et évoluer que si elles se confrontent.

Le parti veut porter son effort sur son implantation dans l'entreprise. Il veut faire vivre les structures (cellules, sections collectifs...). Mais ceci se heurte à la logique de la stratégie qui vise à rassembler les appareils politiques en mettant de coté ce qui divisent.

« Cet effort vise également à favoriser l'intervention politique des militants à l'échelle européenne et mondiale, notamment dans le cadre des activités du Parti de la gauche européenne, du groupe Gauche unitaire européenne/ gauche verte nordique et de la mise en pratique d'un nouveau type d'internationalisme ».

Cette insistance à tout ramener à l'Europe et au monde, relativise les déclarations d'intention concernant l'activité nationale du Parti. Développer l'action du parti sur les lieux de travail, s'oppose à la stratégie du primat de l'alliance. C'est une fuite en avant qui amène la Direction à relativiser si ce n'est à abandonner la Nation comme enjeu fondamental de la lutte.

 « Le respect de la diversité et la libre expression des opinions dans les débats que nous considérons comme un acquis irréversible ». Si la libre expression des opinions va de soi, le respect de la diversité est autre chose. Il porte en germe l'éclatement du Parti. Ce vocable ne cache-t-il pas l'introduction des fractions ? Un parti organisé en fractions est un parti sans unité idéologique qui peut tenir des positions contraire à ses positions de principes. Les fractions permettent de faire plaisirs à plusieurs électorats, sans chercher à clarifier les positions. Et surtout elles minent le Parti par un affrontement interne permanent. Cette phrase est lourde de conséquence. Au nom de la diversité, des dirigeants communistes pourront continuer de prôner et d'œuvrer à la disparition du PCF, sans qu'ils leur soient porter grief !

Une commission sera créée chargée faire des propositions sur les transformations du Parti la révision des statuts. Compte tenu que ceux qui prônaient la disparition du Parti sans avoir osé présenter de texte d'orientation se sont vu offrir un nombre de places non négligeables au Conseil national, il est légitime d'avoir les plus grandes craintes sur ce qui sortira de cette commission.


En conclusion

Le PCF n'a pas le courage de rompre avec une stratégie d'alliance avec la sociale démocratie qui n'a cessé de l'éloigner du monde du travail et le couper de son électorat. Sa faiblesse électorale au lieu de l'amener à remettre en cause la validité de la stratégie menée jusqu'ici, l'incite encore plus à rechercher l'alliance perçue comme le seul moyen pour ne pas disparaître. Comme il n'a plus la puissance électorale qui lui permettait d'imposer certaines de ses vues à ses alliés, il abaisse lui-même le contenu de son programme afin de trouver les termes de l'accord. Le but est de constituer un pôle contestataire sous forme d'un front suffisamment large pour infléchir les choix du PS et amener celui-ci à l'alliance. N'ayant plus de lien avec le salariat, il a renoncé à peser sur la situation nationale et accompagne le discours social démocrate contestataire qui rend responsable de la crise le capitalisme mondialisé. Il n'y aurait plus de solution dans le cadre national, mais uniquement dans le cadre européen et mondial. Il n'est pas évident que ceux qui subissent la crise adhérent à ce discours qui ne leur ouvre pas de perspective. Tout en définitive se ramène à des solutions de sommet à des niveaux qui dépassent les capacités d'action des salariés.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il n'y a aucune raison pour que le PCF ne continue pas son déclin qui ne peut qu'aboutir à son éclatement. A moins que 1°) à l'occasion des élections européennes, le renforcement de la lutte de classe fasse monter des questions de fonds systématiquement mises de coté comme par exemple l'impossibilité de mener une politique sociale dans le cadre de l'euro, qui fassent éclater les contradictions sous jacentes 2) une explosion sociale renvoie aux poubelles de l'Histoire la stratégie de l'alliance et fasse émerger dans le mouvement de nouveaux militants, de nouveaux dirigeants issus des lieux de travail qui impulsent un orientation de classe.

Le monde du travail a besoin d'un parti révolutionnaire.


Gilles Mercier

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G
Pour revenir au début du débat et à l'affirmation de gilles sur les OGM.Certes les OGM sont moins nocifs que le nucléaire. ( il vaut mieux avaler un grain de mais transgénique qu'une pastille d'uranium 235). mais il est baucoup plus facile de s'en passer. surtout dans le contexte du réchauffement climatique qui proscrit une utilisation croissante des ressources fossiles ( et de tout ce qui se brûle ). Et il n'est pas vraiment possible a moyen terme de remplacer le nucléaire par le renouvelable. ( pas vraiment facile de faire fonctionner certains équipements industriels avec des éoliennes par contre impossible de produire une éoliennes viables sans ceux-ci). De plus pour le développement des pays émmergents ils n'y a guère d'autres options je le crains que de leur permetre l'acces a la technologie nucléaire sous peine de voir les reserves d'energie fossiles ( déjà très disputée) descendres a vue d'oeil.Au fait quelqu'un a entendu parler des réacteur a sel? ( non pas de cuisine lol)signé un ex antinucléaire vicéral mais qui n'aime pas trop les plantes frankeinsteinisé qui éssèment leurs gènes bricolé a tout vents.
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E
Un exemple de l'incompatibilité entre capitalisme et écologie : les délocalisations.Pour imager, prenons un exemple normand : celui du lin.Cette plante est cultivée en Europe (de la Normandie à la Belgique), teillée sur place (séparation de la fibre textile) mais, ensuite, la filasse est envoyée en Chine pour être transformée en fil avant d'être renvoyée en Europe. Résultat : un aller-retour en bateau pour faire simplement du fil !Et on nous parle d'écologie ? Et on nous culpabilise pour une ampoule allumée ?Les exemples peuvent se multiplier sur les délocalisations.De fait, on voit bien le lien entre écologie et pratiques sociales dans ce domaine : si on parle souvent des salaires et des conditions de travail des travailleurs des pays où nos industriels délocalisent, on parle rarement des conséquences écologiques de ces délocalisations ! Je parle évidemment des containers qui circulent en bateau et camion (CO2 et autres polluants) mais aussi des entreprises elles-mêmes (normes environnementales locales) et de la qualité des produits eux-mêmes (nature et qualité des constituants).L'écologie est indissociable du modèle de développement donc du choix de société. L'explosion des flux marchands a eu un impact social fort dans les pays occidentaux mais entraine également des conséquences négatives au niveau environnemental ! Comme quoi, Georges Marchais et son "consommons français" tenait un discours écologique crypté !
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P
Je trouve cet échange très intéressant notamment ce que dit JOnathan qui semble bien "posséder" son sujet. Je pense aussi que la "crise écologique" et "la crise économique" sont indissociable de la crise du capitalisme. C'est la nature même de la prédation du capitalisme. COmme le dit justement JOnathan : ".../...il s'agirait, selon moi, de déployer toutes les capacités humaines pour faire face à ce défi, par la recherche et développement bien sûr, mais pas seulement ; la question politique, de l'organisation de la société, est posée au premier plan par le réchauffement climatiqueNe Mais si les travailleurs renversent l'ordre existant, dans le cadre national, et établissent des coopérations bi ou multilatérales avantageuses, c'est-à-dire en construisant un véritable internationaliste plutôt qu'un mondialisme antinational, il devient dès lors envisageable une satisfaction des besoins des travailleurs et des humains, en ce sens que la production serait mise à leur service, mais aussi les conditions de leur propre existence, en l'occurence la planète Terre, dont il ne s'agit pas de subir les soubresauts, mais de les anticiper, de les maîtriser, de les mettre au service du genre humain.pas le faire, c'est refuser de mettre en cause le capitalisme ...." IL ne faut pas dissociation les modes de productions, les besoins réels des moyens que l'on se donne pour respecter l'homme et la nature. C'est marcher sur la tête que de vouloir traiter l'homme et la nature sans en voir les liens de sa propre subsistance.La question écologique met bien en exerge les contradictions du système capitaliste. Seules les riches (et encore pas pour tout justement) semble ne pas subir la "mal bouffe" "les logoements insalubres" "les problèmes de santé" "la pollution" le vieillissement prématuré du aux mauvaises conditions de travail  etc (la liste serait trop longue). Les plus précaires subissent de plein fouet les conséquence d'un système capitaliste irréponsable de l'avenir même des peuples qui habitent la terre. IL ne s'agit pas en effet de s'adapter à la nature ce qui serait retourner à l'âge de pierre (et encore sans les avantages ;-)) ou s'adapter avec fatalisme aux désordres produits par la surconsommation de produits dangereux pour l'homme et la nature.IL s'agit de former les consciences critiques au mode de production destructeur qu'est le capitalisme et de se donner la capacité de proposer un autre système basé sur les analyses et théories marxistes actualisées et de tenir compte des expériences existantes ou ayant existées de type communistes.Le problème avec le PCF c'est qu'il a la vue très courte. Il préfère pédaler le nez sur le guidon.  Pourtant il existe un réel potentiel de progressistes qui dans le monde ont des propositions et des expériences dont on devrait tenir compte.
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E
Les OGM vaste débat !Le souci des pseudo-écolos, c'est qu'ils tiennent un discours maximaliste sur tous les sujets : une variante du gauchisme en écologie !Ainsi, sur les OGM, on parle d'une technique (une "mécanisation" comme dit justement Gilles) d'intervention sur la plante via le génôme : une sorte d'accélération de la sélection des semences faite par les agriculteurs depuis le néolithique.Ce qui est critiquable n'est pas la technique en soi mais son utilisation à des fins capitalistes sans considération de l'intérêt paysan et des conséquences pour l'environnement.Ainsi, le maïs round-up ready est-il vendu en pack avec ce désherbant, rendant l'agriculteur esclave de Monsanto et provoquant un épandage important de round-up avec les soucis pour la nappe phréatique et la sélection de mauvaises herbes résistantes au round-up.On peut parler de même du soja ou du maïs BT (celui qui produit son insecticide contre la pyrale).Par contre, les OGM c'est aussi des sorghos ou millets résistants à la sécheresse (on en voit l'intérêt en Afrique sub-saharienne) ou des plantes produisant des médicaments (contre la mucoviscidose par exemple) : pourquoi détruire ces recherches ?La réponse repose peut-être dans la pensée des grands leaders mondiaux de l'écologie qui prônent une décroissance Y COMPRIS de la population humaine ! Le chiffre de 350 millions d'humains maximum sur Terre est avancé par certains !L'arme alimentaire est un concept aussi bien maîtrisé par les puissances impérialistes (USA, Israël, UE,...) que par certains écolos.Une pensée communiste de l'écologie ne peut intégrer comme paramètre la destruction de 90 % de la population mondiale !C'est bien pour ça que sur ce sujet, comme sur beaucoup d'autres, une réflexion devrait se faire dans nos rangs pour apporter des solutions écologiques à la crise sociale mondiale ou des réponses socialistes à la crise écologique globale !
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G
Très juste Jonathgan, et j'ajoute à mon commentaire précédent en ce qui concerne le "paquet" qui associe dans les revendications OGM et nucléaire, qu'il est manifeste que les écolos sont entrain de mollir sur le nucléaire en échange de gesticulations obscurantistes approuvées par Sarko sur les OGM. Une véritable écologie, quitte à faire des compromis, ferait l'inverse, car le nucléaire est pécisément une technologie "chaotique", parce qu'elle nous demande de gérer des avenirs hors de proportion avec ce que nous pouvons raosnnablement prévoir. Tandis que les OGM ne consistent qu'en une mécanisation de pratiques humaines d'intervention sur le vivant qui remontent au néolithique.
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