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Réveil Communiste

Base commune votée partie 3

9 Janvier 2009 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Congrès du PCF depuis 2008


2. UNE SOCIETE DE LIBERTES, UNE DEMOCRATIE PARTICIPATIVE.

 Ø Liberté, égalité, fraternité

Notre projet, c'est celui d'une société d'individus libres, égaux en droits, autonomes et solidaires entre eux. Nous ne voulons ni d'une société de caserne, ni d'une jungle où règne le chacun pour soi.

Nous croyons à l'initiative et à une créativité libérée. Nous croyons voulons à la pleine égalité des droits et refusons toutes les dominations.

Nous voulons mener de front combat anticapitaliste et combat féministe. Nous agissons en faveur d'une égalité réelle pour les femmes fondée sur des conquêtes nouvelles pour leur émancipation, sur de nouveaux droits, de nouveaux rapports entre les femmes et les hommes, loin de la logique de domination patriarcale pesant sur leur vie publique ou privée.

Nous croyons à la diversité et refusons toutes les discriminations. C'est une dimension essentielle du combat communiste. Nous croyons à la fraternité , à la laïcité et refusons tous les racismes et tous les communautarismes. Nous croyons à la luttons pour une culture d'émancipation, d'ouverture à l'autre et refusons toutes les censures. Nous  croyons aux affirmons  que le potentiel de la révolution numérique et informationnelle qui peut mettre en partage les savoirs, la culture et l'information, et refusons les prétentions capitalistes à les enfermer dans les logiques de marchandisation.

Nous croyons à luttons pour une société de libertés, au le respect des individus, de leur dignité, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre, parce qu'elle est le chemin d'une émancipation  partagée.

L'accès à l'information sous toutes ses formes devient une condition décisive de la citoyenneté. Mais, avec les moyens modernes de communication, se développent  des pouvoirs prodigieux et de plus en plus sophistiqués de conditionnement de l'opinion publique. La constitution de très grands groupes multinationaux donne à quelques uns le pouvoir de façonner à l'échelle mondiale l'imaginaire et les représentations. Nous luttons pour la création d'un grand pôle public de l'information, pour la défense de la liberté et de l'indépendance de la presse, pour contribuer au pluralisme en soutenant par des fonds publics importants les médias menacés par la suppression de la publicité.

Ø Des pouvoirs nouveaux pour une démocratie citoyenne et participative, POUR UNE NOUVELLE REPUBLIQUE

Notre projet, c'est l'exigence démocratique poussée jusqu'au bout, une démocratie qui dépasse la représentation et la délégation de pouvoir au profit d'une citoyenneté active, une démocratie de co-élaboration, et de co-décision,et de co-évaluation une démocratie qui s'étende à l'Europe et aux institutions internationales. C'est pourquoi .Nnous refusons la présidentialisation et la pipolisation de la vie politique, les dangers de pouvoir personnel qu'elles comportent. Nous combattons aussi l'idée qui tend à présenter le bi-partisme comme compatible avec l'exercice effectif de la souveraineté populaire. De surcroît, à l'heure du progrès des connaissances, de la diffusion des savoirs et de la circulation accélérée de l'information, ce sont des conceptions archaïques. Nous refusons aussi que les salariés continuent d'être exclus des principaux pouvoirs de décision économiques au profit d'actionnaires tout-puissants qui se moquent de l'intérêt général, que la citoyenneté politique des salariés s'arrête aux portes de l'entreprise.

Révolutionner la démocratie, c'est promouvoir trois grandes réformes :

Ø la démocratisation de nos institutions, de nos modes d'élection ( à la proportionnelle), du rôle du Parlement, de l'élaboration des lois débouchant sur une nouvelle république, notamment en remettant en cause l'élection du Président de la République au suffrage universel et la coincidence des élections présidentielles et législatives issues du quinquennat; la création d'un statut de l'élu(e) qui permette dans toutes les assemblées élues de démocratiser l'accès à la fonction d'élu(e) et de revaloriser son rôle.

Ø la promotion à tous les niveaux  d'une démocratie participative ouvrant en permanence à tous les citoyens l'accès à de réels pouvoirs d'élaboration et d'intervention sur les choix et réaffirmant le droit de vote et d'éligibilité des étrangers.

Ø la création d'une véritable démocratie sociale qui développe de nouveaux droits et pouvoirs décisionnels pour les salariés et leurs syndicats dans les entreprises et les territoires, qui repense le rôle et la responsabilité des entreprises dans l'intérêt général. Il s'agit d'engager un processus de démocratisation sociale et économique d'ensemble qui mette en cause la concentration des pouvoirs dans les mains d'actionnaires, de fonds, de puissances financières toujours plus importants et toujours plus éloignés du contrôle démocratique. La reconnaissance de la citoyenneté, de l'exercice des droits politiques et de l'activité des partis sur les lieux de travail doit être reconnue.

Ces trois grands axes de démocratisation doivent être poussés jusqu'au niveau des institutions et des pouvoirs de l'Union européenne, ainsi qu'au niveau des grandes instances internationales.

3. REFONDER L'EUROPE ET CHANGER LE MONDE.

Nous voulons affirmer un nouvel humanisme dans une ambition de 'mondialité'. Parler de mondialité c'est concevoir une solidarité humaine à l'échelle du monde, c'est mettre en chantier un projet commun aux femmes et aux hommes du monde entier : celui de faire humanité ensemble.

Ø Changer l'Union européenne en profondeur, en refonder les principes.

Les forces politiques qui ont piloté les traités successifs de l'Union, en l'enfonçant dans un processus néo-libéral et atlantiste, ont conduit la construction européenne dans une impasse. Les « non » français, néerlandais, et irlandais - et plus généralement nombre de manifestations de désenchantement et de colère vis à vis des politiques et du fonctionnement de l'actuelle Union européenne- attestent d'une véritable crise de légitimité des choix actuels auprès de millions d'européennes et d'européens. La prétention scandaleuse de vouloir faire revoter les citoyens irlandais doit être combattue. Il faut être clair : le traité de Lisbonne est caduc.

Notre projet, c'est celui d'un changement de cap très profond des politiques et de la conception de l'Union européenne, avec la construction de coopérations entre les peuples jusqu'à la mise en chantier d'un nouveau traité fondateur de l'Union européenne.

Pourtant,  Le besoin d'Europe , d'une construction européenne donnant des atouts à chacun des peuples pour faire face aux nouveaux enjeux du monde, leur apporter des réponses est pressant. Mais que d'aspirations positives mais déçues parmi les européens ! Aspirations à passer de la mise en concurrence des peuples à une ère du vivre ensemble, de la solidarité, de la coopération ; aspirations à mettre l'Europe au service des autres nations qui étouffent sous les dominations et à travailler ensemble à un monde de paix ; aspirations à être écoutés, respectés, partie prenante des choix fondamentaux. Favoriser l'expression de ces attentes, aider nos concitoyens à mesurer l'ampleur des brèches ouvertes, notamment depuis la victoire du non, débattre des obstacles à lever pour ouvrir la voie à des changements profonds, travailler dans la durée aux convergences les plus larges en France et en Europe : telle est notre ambition.

Nous voulons participer à la constitution d'un front progressiste européen, qui partage les grandes lignes d'un projet transformateur dans lequel d'innombrables européens peuvent se reconnaître. Nous entretenons développons à cette fin des rapports étroits de coopération avec des formations politiques d'une grande diversité notamment au sein du PGE et du groupe de la GUE, mais aussi avec des personnalités progressistes, des militants syndicaux ou associatifs, des acteurs des rassemblements sur l'ex projet de traité constitutionnel ou du forum social européen . Cette démarche va de pair avec la recherche de partenariats de collaboration, d'échanges, avec les partis communistes et progressistes d'Europe et des DOM-TOM...   

Nous mènerons dans cet esprit la campagne des élections européennes de 2009

L'urgence d'une nouvelle politique et d'un nouveau projet européen se fait sentir. C'est dans cet esprit que nNous mènerons dans cet esprit la campagne des élections européennes de 2009.


Ø  Un monde solidaire pour garantir la paix

Il n'y a pas de solution humaine, durable, dans ce monde, sans solidarités et coopérations dans tous les domaines, sans rapprochement entre les peuples, sans partage des biens et des ressources, des savoirs et des cultures.

Dans chaque domaine, il devient désormais indispensable d'agir du local au mondial. Les batailles contre les délocalisations, pour faire de l'eau un bien commun sont des exemples éloquents de ces liens nouveaux entre toutes les échelles de batailles.

Les migrations se développent dans le monde, hors continents mais aussi dans les continents, conséquences des guerres, de la misère, aggravées par la crise du capitalisme mondialisé. La liberté absolue pour la circulation des capitaux s'accompagne d'une limitation, voire d'une interdiction, de celle des femmes et des hommes. Les migrations ne sont pas un danger, elles sont une chance, un atout pour un développement fondé sur les coopérations, pour la construction d'une « mondialité », une humanité disposant des moyens de vivre, libre d'aller et venir dans un monde ouvert et multiple.

Paix et développement sont désormais les deux faces d'un même combat, car inégalités de développement, concurrences exacerbées, logiques impériales et rivalités de puissance fournissent les ingrédients permanents d'un dangereux cocktail fauteur de guerres.

Nous voulons unir contre les logiques de guerre, pour la non-prolifération et la destruction multilatérale des armes nucléaires, pour la reconquête de la maitrise publique et démocratique des moyens de défense contre toutes les ventes d'armes, pour une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien, pour la dissolution de l'OTAN et une conception de la sécurité favorisant pour la relance du combat pour le désarmement. Nous réaffirmons le rôle prépondérant de l'ONU et nous agissons pour la transformation des grandes institutions internationales, la création d'une monnaie commune mondiale la promotion de logiques de co-développement, de maîtrises publiques et collectives et de principes de multilatéralisme à l'opposé des stratégies prédatrices, unilatérales, et hégémoniques et guerrières du capital.

C. ETRE A L'INITIATIVE POUR DE NOUVELLES DYNAMIQUES POLITIQUES A VOCATION MAJORITAIRE

Mettre en débat les grandes transformations nécessaires et se donner les moyens politiques de leur réalisation sont les deux faces d'un même problème. Pour favoriser de nouvelles dynamiques populaires, ne pas laisser les forces sociales et politiques de gauche dans le désarroi où elles se trouvent, des initiatives politiques s'imposent.  Nous proposons d'agir dans les directions suivantes :

Ø   AMPLIFIER TOUTES LES RIPOSTES

Face à un pouvoir et un patronat qui frappent aussi brutalement contre le monde du travail, et qui parient sur le découragement des forces de résistance, font le choix de répondre à la crise de système du capitalisme en imposant de nouveaux sacrifices au monde du travail, de nouvelles régressions sociales et démocratiques, la première des exigences est de combattre le découragement et la division des forces de résistance, de rendre espoir à notre peuple, donc ne pas laisser le gouvernement et le patronat poursuivre leur travail de destruction, de ne pas banaliser la moindre atteinte à la dignité de notre peuple, la moindre injustice, la moindre remise en cause de nos libertés et de nos avancées sociales.

Amplifier toutes les ripostes, jusqu'à les rendre victorieuses, est la première des exigences auxquelles nous voulons consacrer toutes les forces du Parti communiste, de ses militants, de ses élus. En favorisant les mobilisations et les rassemblements les plus larges, nous voulons arracher toutes les améliorations possibles et remettre en cause l'orientation ultralibérale mettre en échec les réformes ravageuses pour les salariés, le peuple, le pays que veulent imposer Sarkozy, la droite et le Medef.

Riposter, c'est faire face à la domination idéologique de la droite, d'autant que ce matraquage fait des dégâts et qu'une partie de la gauche fait sienne les idées de renoncement. C'est le sens de notre campagne « la Bourse ou la vie », que nous voulons amplifier, parce qu'elle lie les questions les plus quotidiennes, comme le pouvoir d'achat, aux racines de la domination financière. C'est une campagne essentielle, à partir de laquelle nous voulons intervenir sur toutes les questions, du local au mondial, en démasquant la réalité du raisonnement ultralibéral et en portant nos propositions alternatives. La riposte doit être articulée à la prise en main dans ces luttes de grands axes de transformation sociale.

Comme parti politique, nous considérons que la responsabilité des partis de gauche est directement engagée. La passivité, la division ou le sectarisme, alors que la droite charge sabre au clair, sont des éléments favorisant le découragement au sein du mouvement populaire, ouvertement visé par le pouvoir actuel. Nous agissons et nous continuerons d'agir pour que la gauche soit un des acteurs de faire grandir la résistance à cette offensive destructrice et pour que la gauche soit un des acteurs de ce combat.

Pour notre part, nous considérons Nous travaillons à ce que le plus grand nombre d'hommes et de femmes de progrès doivent pouvoir puissent agir ensemble, et que tout . Tout doit être fait pour rassembler dans la riposte les citoyens, les salariés, les intellectuels, les forces politiques et sociales qui le souhaitent.

Ø   DES CONSTRUCTIONS MAJORITAIRES POUR LE CHANGEMENT.

Nous le savons, de la seule riposte, pourtant indispensable, ne découlera pas le La riposte, les luttes de conquêtes sont indispensables au rassemblement sur des choix politiques alternatifs. Elles ne suffisent pas à elles seules. Il faut s'atteler, à l'appui de ces luttes, à cette construction en sachant  qu'elle n'a d'avenir qu'en intégrant dans le contenu même de son élaboration l'objectif d'être portée et garantie par une dynamique populaire majoritaire.

Des leçons de nos expériences passées.

Cette dynamique est celle d'un mouvement populaire qui prend conscience des obstacles qui se dressent devant lui pour les lever, qui assume le caractère pluraliste de cette construction et qui en arbitre les débats.

La stratégie de rassemblement de notre parti a inspiré de nombreuses expériences. Celles-ci ont déjà été examinées de manière approfondie et doivent continuer à l'être. Depuis  « Primauté au mouvement populaire », avons-nous affirmé depuis les années 80, après l'échec d'alors de l'union de la gauche et de son gouvernement auquel nous avions participé, nous avons affirmé: « Primauté au mouvement populaire ». Aujourd'hui, il nous faut tirer les leçons de nos tentatives successives pour permettre une réelle appropriation populaire des objectifs et des conditions du changement, expériences qui nous ont fait éprouver la très grande difficulté de ce défi. Nous avons en effet beaucoup tenté depuis vingt ans, dans un contexte il est vrai très difficile, marqué par la vague néolibérale qui a bouleversé le champ politique, emporté une partie de la gauche et décrédibilisé la politique elle-même. Nous avons changé beaucoup de nos conceptions et de nos pratiques, mais et nous avons aussi tâtonné et commis des erreurs. Nous n'avons pas toujours accordé cette « primauté » à nos actes et à nos décisions politiques

L'expérience de la gauche plurielle a ainsi été marquée à plusieurs reprises par des renoncements, par une surdité de notre part vis-à-vis du mouvement social et progressiste. Elle a débouché sur un échec grave de la gauche et de notre parti, aggravant notre perte de crédibilité. L'expérience du rassemblement antilibéral, après la victoire du « non » a été marquée à chacune de ses étapes par un rétrécissement de sa représentativité dans le peuple de gauche. La dynamique populaire a largement fait défaut. Nous n'avons pas su prolonger la dynamique de 2005 en proposant, immédiatement après la victoire du « non » Nous n'avons pas su proposer un objectif, un cadre et une méthode qui auraient permis de prolonger la dynamique de 2005, de garantir la maîtrise par les citoyens du développement de ce rassemblement et  susceptibles d'éviter la confusion qui a marqué l'échec de cette tentative. Confusion nourrie par des divergences entre plusieurs des composantes de ce rassemblement et notre parti sur les finalités mêmes de cette construction. Les deux expériences de la gauche plurielle et du rassemblement antilibéral sont très différentes. Il est nécessaire de continuer à les analyser. Elles ont buté sur un problème qui demeurera central : comment construire un rassemblement à partir du contenu d'objectifs précis conçus et garantis par l'intervention populaire ?

A l'inverse, le formidable travail citoyen lors de la campagne du « non », puis notre travail sur les listes et les projets municipaux ont mis en évidence l'efficacité d'une démarche d'appropriation populaire réussie. Nous tirons notamment de toutes ces expériences une conviction renforcée que rien n'est plus efficace que de mettre l'essentiel de nos efforts au service de l'intervention populaire et citoyenne. Et qu'une condition essentielle est de ne jamais perdre ou laisser s'amoindrir notre pleine autonomie d'expression et d'action.

La crise d'alternative à gauche.

C'est donc par un processus démocratique d'amplification de l'intervention du peuple, des citoyennes et des citoyens, du monde du travail favorisée par un effort constant et des initiatives politiques de notre Parti que nous voulons recréer les conditions d'une alternative de changement, du rassemblement de la gauche sur un projet de transformation mobilisateur. Notre objectif demeure une majorité, un gouvernement, une présidence de la République qui impulseraient une politique de gauche porteuse de grandes réformes transformatrices alternatives au capitalisme.

Aujourd'hui, cela paraît inaccessible, tant la crise et les divisions de la gauche sont profondes. Ces divisions entre forces de gauche se manifestent par des prises de position différentes voire opposées sur des mesures essentielles décidées par le pouvoir sarkozyste ce qui affaibli d'autant la riposte. Elles sont éclairantes quant à la vision que les unes et les autres se font de l'avenir.

La gauche vit une véritable crise d'alternatives. Alors que les élections locales de mars 2008 ont été un succès pour elle, sa victoire aux élections nationales demeure improbable. Cela concerne toutes les forces de gauche, dont aucune ne peut prétendre à elle seule reconquérir le pouvoir et qui ont subi trois échecs successifs à l'élection présidentielle. Ce problème se pose aussi à l'échelle de l'Union européenne. La Dans leur grande majorité, les des pays membres étaient gouvernés il y a quelques années par des partis sociaux-démocrates qui n'ont pas permis de résister résisté à une vague de droite ultra libérale populiste et autoritaire.

En France et en Europe, chaque force de gauche est confrontée aux défis de réponses nouvelles à la nouvelle phase du capitalisme mondialisé. C'est pourquoi une conversion du PS, des Verts, du PRG au social-libéralisme, ouvertement revendiquée en leur sein, l'alliance avec le centre, seraient des impasses. Ils décrédibiliseraient encore la perspective de changement, boucheraient la voie au rassemblement des forces de gauche (pour le Parti communiste la participation à des majorités ou des gouvernements est impossible si cela ne permet pas des améliorations réelles dans la vie de notre peuple), et rendraient réelles et durables aux questions de l'issue à la crise et de l'alternative politique - donc, dans l'un et l'autre cas, à la nécessité de réformes de structure opposées à celles du capitalisme mondialisé. La crise actuelle frappe au cœur ce système, dans sa logique même. Elle marque l'échec historique des politiques néolibérales et des « thérapies de choc » appliquées depuis deux décennies en France, en Europe, dans le monde. Cette crise et cet échec mettent à l'ordre du jour l'urgence d'autres solutions. L'heure est à construire la contre-offensive des forces populaires et progressistes, des forces porteuses de l'intérêt général et non de l'intérêt du capital et des actionnaires.

Cela implique des exigences fortes et, à gauche, des remises en cause. Le Parti socialiste ne va pas en ce sens en faisant cause commune avec le Parti socialiste européen qui porte la coresponsabilité avec la droite des politiques actuelles de l'Union européenne, ni Les Verts en se rangeant derrière les porte-drapeaux du néolibéralisme au sein du Parti Vert européen. C'est une impasse de se convertir au social-libéralisme et de chercher une alliance avec le centre droit, le MoDem, ou bien d'affirmer que le débat est clos, qu'aucun effort ne rendra possible un rassemblement de la gauche pour le changement et en pratiquant un sectarisme diviseur et démobilisateur.

Ces impasses ne peuvent qu'accroître la crise d'alternative actuelle, le doute portant sur la possibilité de solutions de gauche à la crise et sur la gauche elle-même, renforcer le découragement alors que la droite et le patronat sont à l'offensive et rendre hautement improbable la victoire sur une droite mobilisée et rassemblée.

Le Parti communiste refuse et refusera cette voie du renoncement. Sous cette variante du social-libéralisme. Ou sous celle de sa contrepartie d'extrême gauche qui, en affirmant que le débat est clos, qu'aucun effort ne rendra possible un rassemblement de la gauche, ferme par avance la porte à toute perspective de changement. Pour lui, il ne peut y avoir d'alliance politique possible qu'à gauche, pour une politique de gauche, sur un contenu politique osant s'attaquer aux logiques du capitalisme, permettant des améliorations réelles dans la vie de notre peuple et pour battre la droite durablement. Et  C'est avec ces objectifs que sa participation à des majorités ou à un gouvernement ne peut être envisagée que si elle permet des améliorations réelles dans la vie de notre peuple.

Nous sommes pleinement conscients de la très grande difficulté que nous rencontrons nous-mêmes face à cette question de la crédibilité d'un rassemblement majoritaire des forces de gauche rendant possibles de réelles transformations. Sinon comment expliquer que les électeurs nous aient placés au plus faible niveau électoral de notre histoire lors de la présidentielle de 2007 ?

Mais il n'est pas vrai que la question soit tranchée, et que la gauche soit condamnée à être dominée par les idées de renoncement aux changements de société. Le peuple de gauche a fait la victoire du non en 2005. Son vote lors des élections locales de 2008 et tant de luttes où se retrouvent  des hommes et des femmes de toutes les sensibilités de la gauche témoignent de la persistance des valeurs de gauche, et d'une critique croissante du libéralisme, même à l'heure de la confusion des repères. Nombreux sont celles et ceux, y compris dans l'électorat socialiste que les débats et les évolutions actuels du PS désarçonnent, qui, comme les communistes, ne veulent pas que la gauche soit dominée par les idées de renoncement et qui souhaitent un projet combatif et audacieux :

Le non de gauche en 2005, le vote lors des élections locales de 2008, l'aspiration d'un grand nombre d'électeurs, de militants socialistes, Verts, d'extrême gauche à faire du neuf et à faire front ensemble, la création d'un nouveau parti de gauche témoignent de la persistance des valeurs de gauche, progressistes, avivées par la faillite des politiques néolibérales. La crise du capitalisme aiguise toutes les critiques portées contre ce système inhumain et les rend considérablement plus audibles dans la société.

De plus, dans le développement des luttes sociales et démocratiques, se construisent des rassemblements où s'impliquent des forces politiques de gauche, des syndicats, des associations, des salariés et des citoyens. Au travers de ces luttes, des révoltes profondes contre l'ordre actuel, des exigences de transformation, de construction d'issues à la crise remettant en cause le système capitaliste se font jour.

Voilà pourquoi nous parions sur leur intervention,  faisons le choix de l'intervention populaire et citoyenne, de l'émergence d'une nouvelle dynamique politique transformatrice se nourrissant de l'apport innovant de ces luttes, de la relance d'un débat de projet mieux ancré dans les enjeux contemporains, la confrontation d'idées, la ténacité dans la volonté de rassemblement de toutes celles et ceux qui souhaitent amorcer de nouvelles dynamiques, refaire émerger du neuf à gauche des réponses alternatives crédibles à celles du capitalisme.

Ø    UNE GRANDE INITIATIVE DE RASSEMBLEMENT : LA CONSTRUCTION D'UN FRONT PROGRESSISTE ET CITOYEN

Notre démarche suppose donc une construction populaire permanente, pour discuter, élaborer et porter des projets de changement jusqu'à leur réussite ; une construction unitaire permanente avec des cadres, des fronts, des alliances adaptés aux contenus portés et aux échéances affrontées ; la volonté continûment affichée d'inscrire ces constructions dans le cadre d'une transformation durable de la société et du monde.

C'est pourquoi nous  proposons d'ouvrir dans la durée un cadre de débat et d'élaboration politiques inédit : de créer partout où c'est possible, dans les quartiers et sur les lieux de travail, dans les ripostes engagées, des lieux de rencontre où, quelles que soient leurs formes, les citoyens, les salariés, avec toutes les forces politiques et sociales qui le souhaitent, avec des intellectuels, des créateurs, les acteurs du mouvement social, puissent se rencontrer, s'informer, se confronter leurs analyses et propositions pour riposter et construire ensemble les fronts les plus larges possibles visant des objectifs politiques précis. Il s'agirait de travailler à faire naître une véritable dynamique politique nationale d'action et d'élaboration d'un nouveau projet politique de transformation.

Ces espaces pourraient prendre des formes diversifiées, évoluer en fonction des besoins et des possibilités du processus initié. L'essentiel, c'est leur objectif : animer en permanence une dynamique populaire et citoyenne la plus large possible pour construire les réponses aux questions posées, dans la vie, par les luttes sociales et démocratiques : quelles réformes une politique, des institutions, un gouvernement de changement devraient-ils promouvoir ? Et les imposer dans le débat politique.

Ces espaces doivent devenir le lieu d'un véritable bouillonnement démocratique où toutes les idées visant au changement pourront s'exprimer et se nourrir les une les autres. Et où celles et ceux qui le souhaitent pourront prendre ensemble des initiatives politiques (de travail, de luttes, de débat et de batailles d'idées, d'éducation populaire...) et créer pour cela les formes (comités populaires, collectifs, fronts...) permettant de les mener à tous les niveaux, du local au national et au-delà, avec l'objectif de faire grandir des exigences et de gagner.

Pour y contribuer, le Le Parti communiste proposera et prendra lui-même les initiatives permettant aux formations de gauche d'exposer et de confronter leurs analyses et leurs objectifs, leurs points communs et leurs différences, d'entreprendre un travail de construction de réponses de gauche progressistes en liaison avec les ripostes indispensables, et aux citoyens  d'intervenir dans ce débat et de contribuer à ses évolutions.

L'ambition visée est celle de la construction d'un Front progressiste et citoyen qui pourrait lier liant le développement de cette dynamique citoyenne et l'objectif d'une union de forces politiques de gauche susceptibles de prétendre déterminées à construire dans notre pays une majorité de changement.

Il y a dans la société les bases sociales et les attentes d'un rassemblement de cette ampleur, construit à partir de la vie réelle, dans la proximité et dans l'action, par l'intervention populaire, la coélaboration d'objectifs précis de progrès social et démocratique et des grandes réformes structurantes qui les rendraient possibles. Une telle perspective ouvrirait une nouvelle phase de l'histoire de la gauche, une nouvelle page du combat de notre peuple pour le changement. Les communistes s'engagent dans cette démarche en étant pleinement eux-mêmes, avec la volonté d'agir et de travailler avec toutes celles et tous ceux qui voudront faire rayonner une telle dynamique politique, Oui, nous voulons rassembler une majorité pour battre Sarkozy, la droite, le  Medef et leur politique, pour trouver une issue de progrès social et humain à la crise du capitalisme, pour que ça change ! 

Ce processus impliquerait des étapes, des rendez-vous qui devront être définis pour mesurer et rendre compte de l'avancement de ce travail et pour lui donner de nouvelles impulsions.

Dans cette démarche, nous pensons que ni l'action des forces politiques représentatives, ni la dynamique citoyenne et populaire - liées par leur objectif, mais autonomes l'une de l'autre - ne doivent être chapeautées par quelque cartel que ce soit. Les partis qui le veulent concourent - et c'est notre choix - à faire vivre ces lieux de citoyenneté, à donner toute l'ampleur possible aux fronts d'idées et de luttes qui s'y forment. La remontée de l'influence du Parti communiste, pleinement engagé dans cet effort, y contribuera.

Ce travail politique n'est pas prédéterminé par la question des alliances ou des fronts électoraux, car ce serait réduire à tout moment le champ des acteurs visés par cette démarche, et du même coup la sa portée de cette démarche.

En revanche, il sera nécessaire de prendre en permanence les initiatives politiques unitaires, d'alliances les plus adaptées, en sachant que notre autonomie, comme celle largement revendiquée des autres acteurs sociaux et politiques, doivent être respectées et  vécues comme des atouts et non des handicaps.

Ø   LES ELECTIONS EUROPENNES EUROPEENNES  DE 2009

Toute notre bataille pour le changement se joue désormais à la fois à l'échelle de notre pays, de l'Europe et du monde. Les élections européennes doivent être l'occasion de mettre en avant nos ambitions de changement et de rassemblement à l'échelle de l'Union.

Nous pourrions pour cela mener une campagne véritablement européenne, tant dans son contenu que dans la composition des listes, en les composant comme une liste nationale avec des acteurs et des actrices des mouvements sociaux et démocratiques de France et d'Europe, et en coopération avec des partis progressistes de toute l'Europe, du PGE et du groupe de la GUE au -Parlement européen.

 (Un débat est engagé dans le parti sur la base des propositions du rapport de Francis Wurtz au Conseil national du 5 septembre et de la discussion qui a suivi. Le Conseil national arrêtera une décision le 24 octobre.)

L'ambition que nous nous fixons pour cette échéance électorale est à situer dans le contexte de la crise historique du capitalisme, qui met directement en cause le modèle qui structure l'actuelle Union européenne, ses politiques, ses institutions et ses traités.  Nous voulons faire en sorte qu'une part significative de la vague de contestation, qui ne cesse de monter à l'encontre d'un modèle de société qui a failli, s'exprime à cette occasion pour des candidates et des candidats porteurs d'un réel projet de transformations profondes, de refondation de la construction européenne en faveur de l'emploi, du progrès social, de la citoyenneté, de l'écologie, de la solidarité et de la paix. Il s'agit de promouvoir un modèle social européen ambitieux avec la sécurisation de l'emploi et de la formation, l'extension des services publics, grâce à de nouveaux pouvoirs et à un refinancement des banques par la Banque Centrale Européenne pour le développement social. En coopération avec des partis progressistes de toute l'Europe, du PGE qui vient d'adopter sa plateforme électorale pour 2009 et du groupe de la GUE au Parlement européen, nous souhaitons donner à cette campagne une dimension européenne propre à illustrer le Front progressiste européen que nous voulons contribuer à construire. Cette démarche va de pair avec la recherche de collaborations et d'échanges avec les partis communistes et progressistes d'Europe et des DOM-TOM.

Pour en créer les conditions, le Parti communiste français a lancé, le 24 octobre 2008, un appel aux forces politiques et sociales, aux hommes et aux femmes représentant des courants politiques progressistes, comme au mouvement syndical, social et associatif, dans toute leur diversité, qui partagent les principaux axes d'un tel projet transformateur et se reconnaissent dans cette démarche de rassemblement. Cet appel a déjà reçu des réponses positives.

Dans cette campagne, qui va se mener sur le terrain, le Parti communiste entend mobiliser ses adhérentes et adhérents et ses élus, ses propositions, son esprit d'initiative et sa propre capacité d'agir.

Immédiatement, nous voulons engager avec toutes celles et tous ceux qui le souhaitent, par des centaines de rencontres publiques dans tout le pays, un travail d'élaboration à partir de la vie des grands axes de critique et de transformation de l'Union européenne que défendront ensemble les militants et les candidats de cette liste. Les communistes (qui décideront par leur vote, comme pour toutes les élections, de ces candidatures) sont décidés à s'engager de toutes leurs forces dans ce débat puis cette campagne conquérante. 

Ø   UN NOUVEL INTERNATIONALISME

Face au capitalisme mondialisé, les résistances et les forces alternatives ont besoin elles aussi de d'une vraie dynamique de rassemblements et d'action collective. Nous devons là aussi changer d'échelle. Nous tiendrons à Paris les 15 et 16 novembre une initiative internationale pour réfléchir aux conditions et aux objectifs d'un internationalisme de nouvelle génération. Il s'agit dorénavant avec toutes les forces politiques et sociales engagés dans des luttes contre les dominations de créer des passerelles, de construire ensemble des perspectives, des réponses concrètes, des actions communes ou convergentes.

Les luttes nationales ne sont pas épuisées, loin s'en faut. Le non français l'a montré. En Amérique latine les changements politiques se construisent pays par pays. Mais faire converger ces luttes, rapprocher ces forces au plan mondial, développer des actions nouvelles communes, c'est incontestablement se doter d'atouts indispensables pour ouvrir la voie à des changements progressistes  dans la durée.

La Rencontre internationale des 15 et 16 novembre 2008 organisée par notre parti a rassemblé 43 délégations ou personnalités de tous les continents, dans une grande diversité. Ce fut un événement salué par l'ensemble des participants qui ont apprécié de pouvoir réfléchir ensemble sur la façon de construire des convergences et des solidarités dans le monde, et des coopérations renforcées en Europe, face au capitalisme mondialisé, aux firmes transnationales, aux enjeux planétaires auxquels tous les peuples sont confrontés.

Cette Rencontre a témoigné du besoin de contre-offensive et de solidarité internationale dans une conception adaptée à notre époque : un internationalisme de nouvelle génération. Un tel internationalisme doit se construire dans le concret et dans la durée. Il a été décidé d'une rencontre lors du Forum social de Belém en janvier 2009. Un élan a été donné. D'autres rencontres et initiatives seront organisées. Ce nouvel internationalisme concerne aussi la solidarité nécessaire avec l'ensemble des partis communistes et des forces progressistes des DOM-TOM.


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